L'Imam Dja'afar Ibn Mohammad, as Sâdiq, fils du cinquième Imam, est né en 83/702. I1 mourut martyr en 148/765 selon les traditions chi’ites, empoisonné par ordre du calife Abbasside, al Mansûr. Après la mort de son père, il devint Imam par Ordre divin et décret de ses prédécesseurs. Durant son imamat, le sixième Imam, jouit de plus grandes libertés et d'un climat plus favorable pour la propagation des enseignements religieux. Ce répit fut la conséquence de révoltes en terre islamique, notamment le soulèvement de Moswaddah visant à renverser le califat omeyyade, et des guerres sanglantes qui aboutirent finalement à sa chute. Les circonstances plus favorables à l'enseignement chi’ite étaient aussi le résultat du terrain que le cinquième Imam avait préparé pendant son imamat de vingt ans par la propagation des enseignements véritables de l'Islam et des sciences de la famille du Prophète.
L'Imam profita des circonstances pour répandre les sciences religieuses tout au long de son imamiat, contemporain de la fin des omeyyades et du début du califat Abbasside. Il instruisit plusieurs savants dans les différents domaines des sciences spéculatives et traditionnelles (aqli' wa naqli) tels Zarârah, Mohammad Ibn Muslim, Mu'min Tâq, Hishâm Ibn Hakam, Abân Ibn Taghlab, Hishâm Ibn Salim, Hurayz, Hishâm Kalbi Nassâbah et Djâbir Ibn Hayân l'alchimiste. Même certains savants sunnites importants comme Sufyân Thawri, Abu Hanifah, le fondateur de l'école Hanafi, Qâdî Sukûni, Qâdî Abu al Bakhtari, et d'autres, eurent l'honneur d'être parmi ses étudiants. On raconte que de ses cours sortirent quatre mille savants dans le hadith et autres sciences. Le nombre de hadiths rapportés des cinquième et sixième Imams dépasse celui des hadiths rapportés du Prophète et des autres dix Imams réunis.
Mais vers la fin de sa vie, l'Imam fut soumis à de sévères restrictions de la part du calife Abbasside, al Mansûr , qui ordonna de torturer et d'assassiner beaucoup de descendants du Prophète qui étaient chi’ites, du point qu'il surpassa en cruauté les Omeyyades. Sur ses ordres, ils furent arrêtés par groupes, certains jetés dans des prisons profondes et sombres et torturés jusqu'à la mort; d'autres furent décapités, enterrés vivants ou placés dans les fondations ou entre les murs de constructions et emmurés vivants.
Hishâm, le calife omeyyade, avait ordonné que le sixième Imam fut arrêté et en présence de son père, le cinquième Imam, emmené a Damas. Plus tard, l'Imam Sadiq fut arrêté par Saffâh, Ie calife Abbasside, et emmené en Iraq. Finalement Mansûr le fit arrêter de nouveau et emmener à Sâmarrah où il fut gardé à vue. Mansûr était rude et irrespectueux envers l'Imam et projeta plusieurs fois de le tuer. Finalement l'Imam fut autorisé à retourner à Médine où il passa le reste de sa vie dans la retraite, jusqu'à ce qu'il soit empoisonné à la suite des intrigues de Mansûr.
A l'annonce de la nouvelle du martyre de l'Imam, Mansûr écrivit au gouverneur de Médine, lui ordonnant de se rendre à la maison de l'Imam sous prétexte d'exprimer ses condoléances à la famille, et de demander à voir et à lire le testament de l'Imam. Quiconque était choisi par l'Imam comme son héritier et successeur devait être décapité sur place. Le but de Mansûr était évidemment de mettre un terme à toute la question de l'imamat et des aspirations chi’ites. Quand le gouverneur de Médine, conformément aux ordres reçus, lut le testament, il vit que l'Imam avait choisi quatre personnes plutôt qu'une seule pour administrer son testament : le calife lui-même, le gouverneur de Médine, Abdallah Aftah, le fils aîné de l'Imam et Mussa, le plus jeune fils. De cette manière le complot de Mansûr échoua.
L'Imam
Ja'far ibn Mohammed dit as-Sadeq (as) est né à Médine, le 17 Rabi'a awwal de
l'année 83 de l'Hégire. Il était le 6ème Imam de la descendance du Saint
prophète Mohammed (sas), son père était le 5éme Imam de l'Islam Mohammed al
Baqr (as) Parmi ses surnoms il avait as-Sadeq (le véridique), al-Fadil
(le gracieux) et at.-Tahir (le pur).Sa mère Oum Farwah bint al Qasim ibn
Mohammed ibn abou Bakr. L'Imam Ja'far as-Sadiq a été éduqué durant 12 ans par
son grand-père Zayn al abidine(as)à Médine, alors qu'il était adolescent , puis
il reçut exclusivement les enseignements de son père, Mohammed al Baqr(as) pendant
9 ans.
SA MORALE Son oncle Zayd ibn Ali, fils de Zayn al abidine(as) et frère de
Mohammed al Baqr(as) avait choisi de s'insurger contre le despotisme du pouvoir
Caliphale en rejoignant les rangs des martyrs. Bien que Zayd avait
choisi une ligne d'action différente que celle de son neveu, il nous laissa ce
précieux témoignage concernant l'Imam Ja'far as-Sadeq (as) :
"Pour chaque temps, il existe un homme issu des Ahloul Bayt (as) qui est
un argument d'Allah pour ses créatures !
Et l'argument de notre temps est assurément mon neveu Ja'far ibn Mohammed (as). Quiconque le suit ne s'égare jamais, quiconque s'oppose à lui n'aboutit jamais à la bonne voie !"
Malik ibn Anas (fondateur de l'école Malikite) dit de l'Imam as-Sadeq (as) :
"Par Allah, je n'ai jamais vu de meilleure personne que Ja'far as-Sadeq; son désintérêt des biens de ce monde, sa piété, sa dévotion et sa pratique de l'Islam sont inégalables !"
Malik ibn Anas fut en effet le disciple de l'Imam Ja'far as-Sadeq (as) tout comme le fut également un homme surnommé abou Hanifah (fondateur de l'école hanafite) qui dit de l’Imam (as) :
"Si je n'aurais suivi ses préceptes durant 2 années,
je me serais perdu !"
Malheureusement, plutôt que de continuer leur précieux apprentissage auprès de
l'Imam as-Sadeq (as), ces 2 hommes préférèrent apporter leurs propres
conclusions et interprétation de l'Islam et de la Sunna.
Un jour, l'Imam as-Sadeq (as) était en compagnie d'un de ses disciples et ils
se dirigeaient vers le marché.
L’Imam (as) montait alors un âne et arrivé près du marché, il descendit avec
une grande rapidité pour accomplir une longue prosternation puis se releva.
Son compagnon lui demanda la cause de son geste et l'Imam as-Sadeq (as)
répondit :
"Lorsque je me suis rappelé le bienfait d'Allah, je lui ai fait cette
prosternation de reconnaissance et de remerciement." Un jour l’Imam (as)
était dans son champ, vêtu d'un drap épais et tenant une pelle à la main. Un de
ses disciple passa par là et assista à la scène et lui dit : "Que je sois
sacrifié pour toi ! Donne-moi cette pelle pour que je fasse ce travail pour toi
! Sur ce l’Imam (as) lui répondit :
"Non, j'aime bien que l'homme peine sous le soleil à la recherche de la provision de sa vie."
La période de
son Imamat a coïncidé avec une ère mouvementée de l'histoire islamique qui a vu
la chute du Califat Omeyyade et l'avènement du Califat Abbaside. Les
guerres internes et les bouleversements politiques provoquaient des
disfonctionnements dans le gouvernement Omeyyade. Ainsi, l’Imam (as)
vécut durant le Califat Omeyyade et Abbasside d'Abdoul Malik en passant par
Marwan al-Himar jusqu'au premier Califat Abbasside d'abou al-Abbas as-Saffah et
celui du frère de ce dernier al-Manssour. Ce fait n'est pas vraiment dut
à une longévité particulière ou d'une magnanimité du Califat, mais à la
politique de renversement de ces 2 Dynastie pour le pouvoir. Ce qui fait
que l'Imam as-Sadeq (as) a été laissé en paix ce qui lui permis de pratiquer et
prodiguer paisiblement l'Islam suivant les enseignements du prophète (sas).
Les derniers jours de la Dynastie Omeyyade qui s'effondrait peu à peu,
les Abbassides ont exploités cette occasion pour se servir de cette instabilité
politique, en se proclamant du titre de"Vengeurs des Banou Hachim ".
Ils ont feint de soutenir la cause des Ahloul Bayt (as) en prétendant
faire périr les Omeyyades pour le sang injustement versé de l'Imam al Hussein
(as), des autres Imams (as) et des martyrs. Les musulmans qui gémissaient
sous le joug des Omeyyades ont été dégoûtés de leurs atrocités et ils
aspiraient secrètement au retour du vrai islam de Mohammed (sas) par le biais
de ses descendants. Ils se sont rendus compte que si la conduite de
l'Islam allait aux AhloulBayt(as), qui étaient héritiers légitimes du
prophète(sas), le prestige de l'Islam en serait mis en valeur et que les
enseignements du prophète(sas) seraient véritablement propagés.
Cependant, les Abbasides avaient secrètement fait voeux de saisir le pouvoir
des mains Omeyyades pour leurs propres compte et non pour rétablir ce qui avait
été bafoué durant tant d'années. Les musulmans ont été ainsi trompés en
les soutenants contre les Omeyyades. Après la mort du Calife abou
al-Abbass, son frère al Manssour prit le pouvoir qui était encore très fragile.
En réalité, al Manssour pourrait être qualifié comme le véritable fondateur de
la Dynastie Abbasside, il était tellement sournois que certains le
considéraient comme le nouveau Mo'awya.
La comparaison n'est pas fausse et lorsqu'il s'agissait de machiavélisme, la
balance penche du côté d'al Manssour !
En effet, ce tyran ne fut pas reconnaissant envers ceux qui étaient les
précurseurs de son pouvoir, il exécuta même son chef des armées abou Mouslim al
Khourassani.
L'Imamas-Sadeq (as) savait bien que seul un musulman pieux, sans limite
religieuse pouvait être accepté par les musulmans après l'effort qu'ils avaient
fournis pour renverser les Omeyyades. Mais fort des expériences de ses aïeux et
Imams prédécesseurs il demeura loin du centre politique du pouvoir Abbasside et
évita même de rencontrer le Calife al Manssour.
(Rappelons que les Imams Ali (as), al Hassan (as), al Hussein (as), Zayn al
abidine (as) et Mohammed al Baqr (as) ont déjà payés de leurs vies et que
l'Imam as-Sadeq propageait à son entourage les préceptes des Ahloul Bayt (as).)
Al Manssour se sentit offensé de l'attitude de l'Imam as-Sadeq (as) qui ne
voulant pas le rencontrer, injustifié son pouvoir à juste titre.
Al Manssour fit convoquer l’Imam (as) et lorsqu'il fut en face de lui, lui dit
:
"Pourquoi ne me visite pas comme le font tous les gens ?" L’Imam (as)
répondit :
"Dans ce bas monde, tu n'a rien sur quoi je puisse te redouter ! En outre, tu ne détient rien qui pourrait me servir pour l'au-delà !"
"Par ailleurs, tu n'est ni dans une grâce pour que nous en félicitions, ni dans un malheur pour que je te présente mes condoléances."
Al
Manssour répondit, "Accompagne-moi afin de me conseiller !"
L’Imam (as) lui répondit : "Quiconque aurait aimé la vie de ce monde ne
t'aurait pas conseillé et quiconque aurait aimé la vie de l'au-delà ne t'aurait
pas accompagné !" Après cette entrevue, al Manssour décida
d'organiser une campagne de dénigrement contre l'Imamas-Sadeq (as) et ses
ancêtres (as). Pour ce faire, il ordonna à son gouverneur de Médine de saisir
toute occasion favorable de calomnier l’Imam (as) et de rabaisser la Noblesse
de son aïeul, Ali Amir al mou’minine (as).
Par la suite, al Manssour qui n'avait pas réussit sa campagne de calomnies
envers l’Imam (as) le laissa en paix pendant de longues années, car son pouvoir
devait être stabilisé.
Al Manssour résista de longues années avant de faire assassiner l'Imam as-Sadeq
car il lui fallut de longues années pour que son pouvoir soit stable.
Puis, il prit la décision d'agir selon la tradition Omeyyade consistant à tuer
l'Imam l'époque !
Il ordonna que l’Imam (as) soit empoisonné et Ja'far as-Sadeq mourut le 25
Chawal de l'an 148 de l'Hégire en Martyre comme les autres Imams, il était âgé
de 65 ans.
-Trois genres
de personnes ne recevront que le bien : Les silencieux, ceux qui évitent le mal
et ceux qui se rappellent Allah (dikr).
-Le sommet de la fermeté se situe dans la modestie.
-La valeur originelle de l'homme est déterminée par sa raison ('aql).
-La valeur de son appartenance familiale est déterminée par sa religiosité.
-La valeur de sa générosité est sa piété.
-Les hommes sont égaux de part leur appartenance à Adem (as).
-Craignez bien de faire l'injustice, les souffrances des victimes de
l'injustice s'élèvent vers le ciel.
-Il y a trois choses sans lesquelles le monde ne peut se réformer (changer dans
le bien) :
-la sécurité, la justice et la fertilité.