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Cours expérimental d'initiation aux Sciences du Hadîth et de la Sunna

Leçon 1

Qu'est-ce que le Hadîth ?

Le Hadîth est la seconde source de la noble Sunna après le saint Coran. Allah -qu'Il soit glorifié- nous demande de suivre Son Messager et de retracer ce qu'il a apporté. En effet, Allah dit :"Ce que le Messager vous a apporté, prenez-le (suivez-le) et ce qu'il vous a interdit absetenez-vous-en"(1) et :"Obéissez à Allah, au Prophète et à ceux parmi vous, qui détiennent l'autorité"(2)

D'autre part, le Hadîth consiste en la relation d'un acte, d'une parole ou d'une approbation tacite (d'un acte ou d'une parole) du Prophète (P) et de ses Successeurs infaillibles. De ce fait, il tient lieu d'un argument juridique (il a force de loi) dans les statuts (jugements) légaux. Très souvent le Hadîth ne fait qu'expliquer le Coran, détailler Ses statuts cultuels, préciser (restreindre) ses énoncés absolus, et interpréter ses équivoques, comme il le fait lorsqu'il fixe par exemple la portion à couper de la main du voleur, peine décrété dans le Coran (couper la main du voleur), mais dont les modalités et la manière ne sont pas précisées, ou comme il le fait lorsqu'il spécifie une généralité énoncée dans le Coran qui dit :"Quant à vos enfants, Allah ordonne d'attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles"(3), en précisant que (toutefois) "l'assassin n'a pas droit à l'héritage".

De plus, le Hadîth comprend beaucoup de statuts indépendants, tel celui : "Ce qui est mahram (interdit) par lien généalogique, devient mahram par allaitement aussi"(4)

De même, le mot Hadîth désigne la Sunna, laquelle "consiste en la parole, l'acte ou l'approbation non ordinaire du Prophète (P)- ou des Infaillibles en général- ". Il y a également cette autre définition du Hadîthst :"C'est le dire de celui qui n'a pas le droit de mentir et de se tromper dans ses actes, ses paroles et ses approbations, dire qui ne soit ni une parole du Coran ni une parole ordinaire"(5)

A l'origine, la définition du terme Hadîth ou sunna s'applique au Prophète (P). Si nous en avons toutefois généralisé la portée pour comprendre également ses Successeurs infaillibles, c'est parce que ces derniers sont ses gardiens sur la Religion après lui, et parce qu'ils n'émettent que de jugements qu'ils tiennent de lui, et ne rapportent que son Hadîth. C'est ce qui affirma l'Imam al-Sâdiq (p) : "Je tiens mon Hadîth de mon père(6), et mon père le tient de mon gran-père(7), mon grand-père le tient d'al-Hussayn(8), et al-Hussayn le tient d'al-Hassan(9), al-Hassan le tient à son tour d'Amîr al-Mu'minên(10), et Amîr la-Mu'minîn le tient du Messager d'Allah (P)"(11)

Selon "al-Irchâd" du Cheikh al-Mufîd, lorsqu'on interrogea l'Imam al-Sâdiq (p) sur l'absence de sources dans ses Hadîth : "Tu rapportes des Hadîth sans en citer les chaînes de transmission !", il répondit : "Lorsque je relate un Hadîth sans en mentionner la chaîne de transmission, sachez que ma source (chaîne de transmission) en est la voici : mon père, de son mon grand-père, de son père, de son grand-père, le Messager d'Allah (P), de Jibrâ'îl (l'Archange Gabriel), d'Allah -Il est Puissant et Sublime"(12).

Ainsi, les Hadîth des Imams (p) sont les Hadîth du Prophète (P) et leur sunna est la sienne, car ils sont ses successeurs et ses gardiens sur l'intégrité de la Religion, et tout ce qui relate la sunna du Messager d'Allah et la sunna de ses Successeurs est Hadîth et khabar (Information).

De même qu'on se réfère à l'autorité du Noble Coran pour connaître les statuts de la Religion, de même on se réfère à celle de la sunna pour déterminer la position de la Charia (la Loi islamique)vis-à-vis des statuts divins et de la connaissance de la Religion.

Donc, la sunna est la seconde source, après le Noble Coran de la connaissance des statuts religieux.. Et le seul moyen de connaître la sunna est le Hadith qui la relate.

En un mot, le Hadîth est le moyen de connaître la sunna et il est considéré comme la seconde source de la Législation islamique, après le Noble Coran.

Notons enfin que le Hadîth comporte généralement, comme on le verra, un matn (le texte ou le contenu du hadîth) et d'un isnâd (la chaîne des transmetteurs du texte du hadîth).

 

Discussion :

1- Quelle est la place du Hadîth dans la Législation islamique ?

2-Quelle est la preuve de l'obligation de suivre la sunna ?

3- Quel est le rapport du Hadîth avec le Noble Coran, en particulier et avec la Charia en général?

4- Quelle est la définition de la noble sunna ?

5- Pourquoi le Hadîth et la sunna se sont étendus sur les paroles et les traditions des Successeurs infaillibles (p) ?

6-Pourquoi les paroles des Imams (p) sont-ils considérés comme un argument qui fait autorité ?

Bibiographie sommaire :

1-"Maçâdir al-Fiqh al-Islâmî wa manâbi'uhu" (Les Références de la Jurisprudence islamique et ses Sources), (ouvrage en arabe) de Ja'far Subhânî, éd. Dâr al-Adhwâ', Beyrouth, pp 79-93

2-"Târîkhé 'umûmiyé hadîth" de Majîd Ma'ârif, éd. Téhéran, pp.31-39.



Leçon 2

Qu'est-ce que le Hadîth saint (qudsî) ?

De prime abord, on pourrait penser qu'il n'y a qu'une seule sorte de Hadîth, mais lorsqu'on examine les ouvrages et les références de Hadîth, on constate qu'il y a en fait deux catégories de Hadîth.

En effet, à côté du Hadîth qui rapporte l'acte, la parole et les approbations du Prophète ou des Infaillibles en général, il y a y a une autre catégorie de Hadîth dans lequel le Prophète (P) rapporte des Paroles d'Allah et d'autres Livres divins antérieurs à l"islam. Les Paroles d'Allah, ainsi transmises par le Prophète (P) sont désignées par "Hadîth qudsî" (Hadîth saint).

Le Hadîth qudsi diffère du Hadîth courant en ceci qu'il consiste en une Révélation dépouillée de tout caractère miraculeux, transmise d'Allah par le Prophète (P). Et dans ce genre de Hadîth c'est Allah qui parle.

D'autre part, le Hadîth qudsi diffère du Noble Coran en ceci que ce dernier est une Révélation qui dénote un défi et un caractère miraculeux, lesquels sont absents du premier.

Al-'Allâmah al-Majlicî a présenté dans sa grande et célèbre encyclopédie "Bihâr al-Anwâr", des échantillons du Hadîth saints (qudsi), tom XIII, 13/323 et 77/18.

De même al-Hur al-'Âmilî écrit un livre intitulé "Al-Jawâhir al-Saniyyah fî-l-Ahâdîth al-Qudsiyyah" (Les Joyaux brillants des Hadith saints), qui fut publié à Baghdad en 1384 de l'Hégire.

Nous nous contentons de présenter ci-après un échantillon du Hadîth qudsî :

Al-Cheikh al-'Âmilî cite le Hadith qudsi suivant tiré du livre d'Ahmad Ibn Fahad, "'Uddat al-Dâ'î" et relaté par le Prophète (P) : «Allah - le Très-Haut - dit : "Il n'y a pas une créature qui demande la protection d'une autre créature à l'exclusion de Moi sans que Je lui coupe les moyens des ciels et de la terre : si elle Me demande, Je n'accéderai pas à sa demande, et si elle Me prie, Je n'exaucerai pas sa prière. Et il n'y a pas une créature qui sollicite Ma protection à l'exclusion de tout autre de Ma créature sans que les ciels et la terre lui garantissent sa subsistance : et sans que J'exauce sa prière, lorsqu'il Me prie " »(13)

La division des recherches des Sciences du Hadîth

Nous avons appris que le Hadith se compose d'un matn et d'un isnâd, et qu'il relate la Sunna. Celle-ci se présente sous forme d'une parole, d'un acte ou d'une approbation.

Il s'agit maintenant de traiter succinctement des détails des divisions du Hadith.

Concernant la sunna sous sa forme de parole, la recherche porte soit sur le matn soit sur l'isnâd. L'étude du matn - par lequel nous entendons la signification exacte des vocabulaires du Hadîth (les signifiants- se divise selon la clarté ou l'ambiguïté de la signification en : naçç (texte, sans équivoque), mujmal (équivoque), dhâhir (apparent) et mu'awwal (interprété). Ainsi si le signifiant (les mots en tant que signes graphiques) renvoie à un seul signifié (signification, sens) et exclue l'existence probable de toute autre signification, il est considéré comme "naçç". Mais s'il admet la possibilité qu'il peut avoir une autre signification, deux cas de figure se présentent :1- si la probabilité que le signifiant renvoie à l'un deux signifiés est égal à la probabilité qu'il renvoie à l'autre (50%-50%), le Hadîth est mujmal. 2- mais si on estime que l'une des deux probabilité est plus grande que l'autre, deux cas de figure se présentent là aussi : a-si le chercheur choisit de suivre la grande probabilité en s'appuyant sur un indice, le Hadîth est "dhâhir"(14), b-et s'il choisit de suivre la petite probabilité pour un indice (qui dicte son choix), le hadîth est "mu'wwal"(15)

Il se divise, selon d'autres considérations en "haqîqah" (vérité), "majâz" (figuré), "much-tarak" (commun), "manqûl" (transmis), "mutlaq" (absolu), "muqayyad" (restreint), "'âm" (général), "khâç" (particulier), "mubayyan" (clarifié), "mubayyin" (clarifiant), "nâsikh" (abrogeant), "mansûkh" (abrogé).

La fonction du muhaddith (chercheur en science de Hadîth, traditionniste) est de connaître tous ces détails afin de pouvoir octroyer à chaque hadîth sa valeur, s'il veut qu'on suive les enseignements qui y sont contenus.

Concernant l'étude du sanad, c'est-à-dire les chaînes des transmetteurs par laquelle le matn du hadîth nous est parvenu - puisqu'il doit y avoir forcément une voie qui mène vers l'auteur de ce matn, le Hadîth se divise, selon la qualité de la chaîne en : "hasan", "muwath-thaq", "muttaçil", "maqtû' " etc. Et l'étude de ces divisions comporte de nombreuses utilités précisées dans 'ilm al-dirâyah ( science de dirâyah)(16).

Concernant la sunna sous sa forme d'acte, si l'acte de l'Infaillible (le Prophète ou ses Successeurs légitimes) est accompli dans une intention d'indiquer un acte législatif, le caractère obligatoire, recommandé ou neutre ressort de l'indication de l'Infaillible lui-même. Mais son acte a priori (ibtidâ'î) ne constitue pas un argument qui ait force de loi, sauf si on a des indices qu'il a été accompli dans un dessein précis. En l'absence de tels indices, son acte abstrait (mujarrad, dépouillé d'indices) dénote, tout au plus, la permission (jawâz) lorsqu'il s'agit d'actes de la norme (les traditions et les coutumes des sages) et la préférence (rajhân), lorsqu'il est question d'actes cultuels.

Concernant la sunna d'approbation, vu que l'Infaillible ne saurait approuver un acte répréhensible, à moins qu'il y ait une force majeure (l'observation de la taqiyyah), tout acte auquel on se livre en sa présence, à son vu et à son su, est considéré comme permis, s'il ne le désapprouve pas (à condition qu'qu'il n' y ait pas de circonstances qui requièrent son silence -l'observation de la taqiyyah).

Par exemple si l'Infaillible venait à voir quelqu'un frapper son fils pour le corriger, sans le désapprouver et sans qu'il y ait une circonstance qui requiert la taqiyyah, son silence et le fait qu'il ne l'ait pas dissuadé de commettre cet acte équivaut à une approbation tacite et indique qu'il est permis de corriger physiquement l'enfant; car si cet acte n'était pas permis, l'Infaillible aurait l'obligation de l'en dissuader, obligation qui découle de l'obligation islamique de l'interdiction du mal (al-nahyy 'an-il-munkar). Par conséquent toute approbation tacite de l'Imam en l'absence de situation qui requiert la taqiyyah vaut une autorisation, et ce sur la base du caractère légal de l'approbation tacite de l'Infaillible.

Discussions

1- Combien de sortes de Hadîth y a-t-il ?

2- Quelle est la différence entre le Hadith et les autres paroles ?

3-Quelle est la différence entre le Hadîth qudsî et le Noble Coran

4-Quelles sont les divisions de la recherche sur la sunna et le Hadîth ?

5- Qulles sont les différences entre la sunna de parole (sunna qawliyyah), la sunna d'acte (sunna fi'liyyah) et la sunna d'approbation tacite (sunna taqrîriyyah) ?

6-Quelles sont les conditions qui octroient à la sunna d'acte force de loi ?

7- 6-Quelles sont les conditions qui octroient à la sunna d'approbation tacite force de loi ?

Bibliographie sommaire

1-"Al-Jawâhir al-Saniyyah fî-l-Ahâdîth al-Qudsiyyah" d'al-Cheikh al-'Âmilî, éd. De Baghdad.

2-"Bihâr al-Anwâr" d'al-'Allâmah al-Majlicî, éditions de Beyrouth et de Téhéran.

3-"Dirâyat al-Hadîth" de Kâdhim Mudîr Chanichî, éd.De Qum, pp.13-14.

4-"Târîkhé 'Umûmiyé Hadîth" de Majîd Ma'ârif, éd. De Téhéran, pp.29-31.6-Quelles sont les conditions qui octroient à la sunna d'acte force de loi ?



Leçon 3

Comment naquit la Science du Hadîth ?

Le premier à avoir prescrit la transcription et la mémorisation du Hadîth était le noble Prophète lui-même (P). Selon Abdullâh Ibn Omar :"Nous avons demandé au Prophète :"O Messager d'Allah ! Nous entendons de toi beaucoup de choses que nous ne nous rappelons pas. Pourrions-nous la transcrire ?" Il a répondu :"Oui ! Écrivez-les donc"(17)

Selon Ibn Omar encore : "J'ai demandé au Prohète : "Pourrais-je enregistrer la Science (le hadîth)? "Oui", répondit-il"(18)

On rapporte également que le Prophète (P) fit un jour le dicours suivat :"Qu'Allah embellit tout homme qui, ayant entendu ma parole, la mémorise, la comprend et la transmet à ceux qui ne l'ont pas entendue, car un porteur de savoir pourrait n'avoir pas de savoir lui-même, et un porteur de savoir pourrait transmettre le savoir à quelqu'un qui soit plus instruit que lui."(19)

Il a même donné l'instruction à certains Compagnons de transcrire le Haîth. Il demanda ainsi à Ali (p) :« "O Ali ! Transcrits ce que je te dicte". Ali (p) lui dit :"O Messager d'Allah ! Est-ce parce que tu as peur que j'oublie!?" Le Prophète (P) répondit :"Non, je n'ai pas peur que tu oublies, car j'ai prié Allah -Il est Puissant et Sublime- de t'accorder une bonne mémoire et de ne pas te faire oublier. Mais si je te demande de transcrire, c'est pour tes associés". Ali (p) lui demanda : "Et qui sont mes associés, o Prophète d'Allah !?" Le Prophète (P) répondit : "Les Imams issus de ta progéniture"»(20)

En outre, le Prophète donna l'ordre de rédiger ses lettres aux Rois et personnalités notoire de son époque et il apposa son sceau sur tous les accords et traités conclus avec eux. Cette initiative indique clairement la permission de la transcription et équivaut à une autorisation de l'écriture donnée aux Musulmans.

Ceci, il le traduisit en pratique, lorsqu'il proposa, à la fin de la Bataille de Badr, à chaque prisonnier de guerre polythéiste, qui savait lire et écrire, l'élargissement, s'il consentait à apprendre à dix enfants musulmans à lire et à écrire. Donc le Prophète (P) était le premier à avoir incité à l'écriture en Islam, ce qui contredits les tenants de l'opinion qui attribue au Prophète (P) lui-même l'interdiction de la transcription du Hadîth.

D'autre part, plusieurs livres (çuhuf) furent rédigés à son époque. Nous en citons ci-dessous quelques-uns :

1- Çahîfat 'Alî (p) : il traite du 'aql (la raison), des diyyât, des statuts de libération de captifs(21).

2-Çahîfat al-Madanî, le serviteur du Prophète (P). Elle contient des Traditions, des statauts légaux et des affaires.(22)

3-Çagîfat 'Abdullâh Ibn 'Omar qui l'intitula :"al-Çâdiqah". Elle comprenait 1000 haîdth. L'auteur y dit :"J'écrivais tout ce que j'entendais du Messager d'Allah en vue de le mémoriser. Les Quraych m'ont interdit de de continuer en prétextant : "Tu écris tu ce que tu entends du Messager d'Allah (P)! Or, le Messager d'Allah (P) est un être humain qui parle aussi bien lorsqu'il est en colère que lorsqu'il est content ! ". Dès lors je me suis abstenu d'écrire, en informant le Messager d'Allah (P) des allégations des Quraych. Le Messager d'Allah (P), pointant alors son doigt vers sa bouche, dit : "Écris ! Car par Celui Qui détient mon âme, il n'en (de ma bouche) sort que la Vérité"(23)

4-Çahîfat Sa'd Ibn 'Ubâdah al-Ançârî, laquelle mentionne une série de Hadîth du Prophète (P).

5Çahîfat Jâbir Ibn 'Abdullâh al-Ançârî, à laquelle ont fait référence : Ibn S'ad dans ses "Tabaqât", 'Abdul-Razâq dans son "Muçannaf", et la-Thahabî dans "Tath-kirat al-Huffâdh"(24).

Ceci dit, on peut citer à titre d'illustration quelques échantillons de Hadith du Prophète (P) incitant à la transcription du Hadith ou l'autorisant :

"Écrivez sans embarras"(25) ; "Enregistrez le Savoir par l'écriture"(26) ; "Écrivez à Abî(27) Châh" ; "Fais appel à ta droite"(28).

Selon Dr 'Atr, les Hadith qui établissent la transcription du Hadîth du Prophète de son vivant sont tellement nombreux qu'ils atteignent le stade de la concordance (tawâtur)(29)

L'Interdiction de la Transcription du Hadîth après le décès du Prophète (P)

Après le décès du Prophète (P) la Nation islamique traversa une période pénible pendant laquelle on interdit aux Musulmans de transcrire et de propager le Hadith. Le premier à avoir pris l'initiative de cette interdiction fut Abû Bakr Ibn Quhâfah après, lorsqu'il pris les rênes du pouvoir califal. Selon al-Thahabî :"Abû Bakr compila les Hadîth du Prophète (P)dans un recueil. Ils étaient environs 500 Hadîth. Puis, il ordonna qu'on allume un feu et il les y brûla"(30). 'Umar Ibn al-Khattâb fit de même : il ordonna aux Musulmans de lui apporter leurs livres de hadith. Lorsqu'ils s'exécutèrent en croyant qu'il voulait les conserver et les protéger, ils les mis au feu(31)

Ils furent suivis dans leur politique d'interdiction de la transcription du Hadîth par seulement six Compagnons(32) : Abû Sa'îd, Ibn Mas'ûd, Zayd Ibn Thâbit, Abû Mûsâ al-Ach'arî, alors que les milliers d'autres Compagnons du Prophète (P) ne leur emboîtent point le pas.




Notes (leçons 1-3)

1. Coran, Sourate al-Hachr (58), verset 7

2. Sourate Âle 'Imrân (3), verset 132, et voir aussi sourate la-Nisâ' (4), versets 59,65, 79, ainsi que sourate al-Ahzâb (33), verset 36.

3. Sourate al-Nisâ' (4), verset 11.

4. Majma' al-Zawâ'id, 4:261

5. "Miqyâs al-Hidâyah", 1:68-69.

6. C.-à-d. l'Imam al-Bâqir (p).

7. C.-à-d. l'Imam Ali Ibn al-Hussayn al-Sajjâd (p).

8. L'Imam al-Hussayn Ibn Ali Ibn Abî Tâlib, le petit-fils du Prophète (P).

9. L'Imam al-Hassan Ibn Ali Ibn Abî Tâlib, le frère aîné de l'Imam al-Hussayn et son prédécesseur au poste de l'Imâmah.

10. Le Commandeur des Croyants, l'Imam Ali Ibn Abi Tâlib, le père d'al-Hassan et d'al-Hussayn, le cousin et le Successeur désigné du Prophète.

11. "Al-Kâfî, 1:53, hadîth 1. Ce Hadîth est rapporté d'apprès les chaînes de transmission de Hichâm Ibn Sâlem, Hammâd et d'autres.

12. "Al-Irchâd", d'Al-Cheikh al-Mufîd, 1/284.

13. "Al-Jawâhir al-Saniyyah"

14. C'est-à- dire que le hadith est compris d'après sa signification apparente.

15. C'est-à- dire que le hadith est interprété selon un indice qui permet une interprétation et non pas selon le sens apparent le plus probable du hadîth.

16. 'Ilm al-Dirâyah : la science de discussion du Hadîth.

17. Musnad Ahmad Ibn Hanbal, 2/215.

18. Bihâr al-Anwâr, 2/147.

19. Majma'a al-Zawâ'id, 1/139.

20. "Ikmâl al-Dîn", p. 206.

21. Ibn Mâjah l'a cité dans ses "Sunan", 2/877, hadith 6584, et Ahmad Ibn Hanbal dans son "Musnad", 1/79.

22. Voir : "Rijâl al-Najâchî", 4.

23. Voir : "Taqyyîd al-'Ilm" (L'enregistrement de la Science)0 :74 ; "Sunan al-Durâmî" : 1/125 ; "Sunan Abî Dâwûd" : 3/318, Hadith 3646.

24. "Tabaqât Ibn Sa'd", 7/229 ; "al-Muçannaf", 11/20277 ; "Tath-kirat al-Huffâdh, 1/123.

25. "Majma' al-Zawâ'id", 1/151 ; "Kanz al-'Ummâl", 10/232, Hadith 29222.

26. "Mahâsin al-Içtilâh" : 298 et 299.

27. "Çahîh al-Bukhârî", 1:39.

28. "Taqyyîd al-'Ilm" (l'enregistrement du Savoir) op.cit. P. 65

29. "Manhaj al-Naqd Fî 'Ulûm al-Hadîth" : 40.

30. "Tath-kirat al-Huffâdh, 1/5.

31. "Hujiyyat al-Sunnah" : 395 ; "Muqaddamat Ibn al-Çalâh" : 296.

32. Voir : "Muqaddama Ibn al-Çalâh", p.296.

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