l'islam s'oppose fermement à cette vision absurde, et considère le mariage comme étant sacré et le célibat comme une attitude blâmable. lamour des femmes a été considéré comme l'un des caractères des prophètes. par ailleurs, le saint prophète a dit : «jaime dans la vie d'ici-bas trois choses : le parfum, les femmes, et la prière, qui est la prunelle de mon il.»
bertrand russell dit : «toutes les religions, l'islam mis à part, regardent les relations sexuelles avec suspicion. en revanche, l'islam, soucieux de l'intérêt social, les a régularisées et restreintes, sans toutefois les considérer comme un acte bas.»
une théorie qui avait existé et qui avait une vision dégradante de la femme,
était celle qui affirmait que la femme avait été créée au service de l'homme.
l'islam est loin de partager les idées professées par cette théorie, car il dit
en toutes lettres que le ciel, la terre, lair, les nuages, les plantes et les
animaux ont été créés tous au service de l'humanité. il ne dit pas que la femme
a été créée pour l'intérêt de l'homme. pour lui, l'homme et la femme ont été
créés pour servir l'un lautre. en effet le coran dit : «les femmes sont un
habillement pour vous [les hommes] et vous êtes un habillement pour elles.»
(sourate al-baqarah, 2 : 187)
si le coran avait affirmé que la femme n'était qu'une simple dépendance de l'homme, et qu'elle navait été créée que pour le service de l'homme, cette vue aurait certainement été reflétée dans les lois islamiques. mais il n'y a rien de tel dans le coran, lequel na nullement expliqué la création de cette manière, ni na dit, nulle part, que la femme est un simple accessoire de l'homme. c'est pourquoi une telle absurdité na pas trouvé place dans la loi islamique.
selon une autre théorie qui avait cours dans le passé, la femme serait un mal indispensable pour l'homme. anciennement, beaucoup de gens éprouvaient un immense mépris à son égard et la considéraient comme étant une source de malheur et de tous les ennuis. en revanche, le coran a souligné que la femme est une bénédiction pour l'homme, et la source de son confort et de sa tranquillité de l'esprit. en effet le coran dit : «parmi les signes dallah : il a créé pour vous [...] des épouses, afin que vous reposiez auprès d'elles, et il a établi lamour et la bonté entre vous.» (sourate al-rûm, 30 : 21)
selon une autre théorie rabaissant la position de la femme et ignorant le rôle de la femme et son importance dans l'opération de la procréation et l'engendrement des enfants, la femme ne serait qu'un simple récipient destiné à recevoir et faire grandir le sperme de l'homme. c'était la croyance des arabes de l'époque pré-islamique et dautres nations. mais lorsqu'on se réfère au coran, on constate qu'il nous présente une opinion tout à fait différente à cet égard : «o gens ! nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle [...] le plus noble d'entre vous, auprès dallah, est le plus pieux d'entre vous...» (sourate al-hujurât, 49 : 13). il établit ainsi l'égalité entre l'homme te la femme quant à leur position. il la fait dans les différentes déclarations adressées aux hommes et aux femmes, et en différents endroits, ce qui a fini par l'éradication du préjugé mentionné ci-dessus et qui prévalait chez les peuples qui ont épousé l'islam.
ce qui précède montre clairement que l'islam ne comporte, sur le plan philosophique et des motifs de la création, aucune vue méprisante pour la femme, et que, bien au contraire, il s'est appliqué à réfuter les théories qui considéraient la femme avec mépris.
maintenant, il sagit de voir quelle est la sagesse qui se trouve à l'origine de la non-ressemblance entre les droits de la femme et les droits de l'homme en islam.
nous avons déjà dit que, concernant les relations familiales et les droits de l'homme et de la femme, l'islam a une philosophie spécifique qui lui est propre, et qui est tout à fait différente, aussi bien de ce qui se pratiquait il y a 14 siècles que ce qui se pratique de nos jours.
nous avons déjà dit, aussi, que l'égalité de l'homme et de la femme, dans leur humanité, est indiscutable en islam, de même que l'égalité de leurs droits familiaux et humains.
le point qui mérite d'être discuté ici, et que l'islam propose, est que, étant donné que la femme, en tant que femme, diffère de l'homme, en tant qu'homme, sur beaucoup de points, puisque le monde de la femme est différent du monde de l'homme, la structure et la nature de la femme sont différentes de celles de l'homme, il s'ensuit naturellement que beaucoup de droits, de devoirs et de sanctions qui sont attachés à l'un et à lautre diffèrent.
dans le monde occidental contemporain, des efforts soutenus sont déployés en vue d'établir une égalité entre l'homme et la femme dans les lois, les règlements, les droits et les devoirs les concernant, en ignorant les différences instinctives et naturelles qui les distinguent l'un de lautre.
et c'est précisément sur ce point que la vue de l'islam diverge avec celle des systèmes occidentaux. par conséquent, le point de divergence entre les partisans des droits islamiques et les partisans des systèmes occidentaux dans nos pays musulmans est la question de la similarité des droits de l'homme et de la femme, et non pas la question de l'égalité de leurs droits. en fait, le mot "égalité" n'est qu'un slogan démagogique lancé par les imitateurs de l'occident et une étiquette commerciale qu'ils collent sur cette marchandise occidentale.
aussi, avons-nous toujours évité d'utiliser cette fausse marque dans nos écrits, conférences et discours, et avons-nous toujours dit que ce mot n'est qu'un appel à la similarité et à la ressemblance entre les droits de l'homme et de la femme, lancé au nom de l'égalité.
nous ne prétendons pas que tous les appels à l'égalité des droits entre la femme et l'homme, lancés dans les différents coins du monde, n'ont pas de sens, ni que toutes les lois promulguées dans le passé lointain et à notre époque sont fondées sur le droit à l'égalité.
non, nous navons pas une telle prétention, car nous savons pertinemment que, dans l'europe davant le 20e siècle, la femme était privée des droits humains, de jure et de facto. elle navait pas de droits égaux ou similaires à ceux de l'homme. c'est seulement pendant le mouvement rapide qui intervint dernièrement, et en moins d'un siècle, au nom de la femme et en sa faveur, que celle-ci obtint des droits plus ou moins similaires à ceux de l'homme. mais elle na pas obtenu pour autant des droits égaux à ceux de l'homme, si l'on tient compte de sa structure physique et physiologique. car la seule façon qui permette à la femme d'obtenir des droits et un bonheur égaux à ceux de l'homme, est qu'elle renonce à la similarité des droits et qu'elle demande à ce que l'homme ait des droits qui lui conviennent et à ce qu'elle ait des droits qui lui conviennent. tel est le moyen idéal datteindre l'égalité réelle des droits entre l'homme et la femme, et tel est le seul moyen par lequel la femme peut éprouver un bonheur égal sinon supérieur à celui de l'homme, et qui conduit les hommes à souhaiter sincèrement et sans hypocrisie que la femme obtienne des droits égaux sinon supérieurs aux leurs.
d'une façon similaire, nous ne prétendons pas que, dans la société musulmane, la femme jouit effectivement de droits égaux à ceux de l'homme. nous avons souvent dit qu'il est essentiel que la position de la femme, telle qu'elle prévaut dans nos société, soit revue, et que les innombrables droits que l'islam lui a garantis, mais qui ont été bafoués à travers l'histoire, soient restaurés. en tout cas, nous ne devons pas imiter aveuglément le mode de vie occidental qui a eu des conséquences catastrophiques en occident même. ce que nous affirmons, c'est que la non-similarité des droits entre l'homme et la femme, dans les limites qu'exige la disparité de leurs natures respectives, est plus conforme à la justice. elle répond mieux aux besoins des droits naturels, assure mieux le bonheur familial, et pousse mieux la société sur le chemin du progrès.
il est à rappeler que nous disons que c'est la justice naturelle qui veut que, dans certains cas, il y ait dissemblance entre les droits de l'homme et ceux de la femme. ayant trait à la philosophie des droits, cette question a un aspect philosophique à cent pour cent. elle est également attachée au principe de la justice et de l'équité, un principe cardinal de la loi et de scholastique musulmanes. c'est le principe de l'équité qui a donné existence à la doctrine de la conformité entre la raison et la loi divine. selon la jurisprudence musulmane, ou du moins chiite, s'il est établi que la justice ou l'équité exige que, dans certains cas, la loi doive avoir une forme donnée plutôt qu'une autre forme, sinon elle serait injustice et iniquité, on doit approuver cette forme donnée (exigée là par la justice) et non lautre forme, sinon la loi en question équivaudrait à une injustice et à une iniquité. c'est pourquoi la chariah, conformément au principe qu'elle a posé elle-même, ne sortira jamais de laxe de la justice et des droits naturels et innés.
ce sont les uléma musulmans qui, armés du principe de la justice, avaient posé la fondation de la philosophie des droits, mais malheureusement, à cause de certains obstacles qui se sont dressés devant eux à travers l'histoire, ils n'ont pas pu garantir toujours lapplication de ce principe dans la réalité sociale. de même, ce sont les musulmans qui avaient été les premiers à prendre l'initiative de s'intéresser aux droits humains et au principe de la justice en tant que principes originaux et auto-existants qui sortent du cadre des lois positives. ce sont eux aussi qui avaient posé la fondation des droits naturels et rationnels ; mais, ayant été empêchés de poursuivre ce qu'ils avaient entamé dans ce domaine, dautres, des savants et penseurs européens, les ont imités environ huit siècles plus tard et se sont attribué leur science, et ont pu ainsi présenter à leur société des philosophies sociales, politiques et économiques d'une part, et faire prendre conscience à leurs concitoyens de la valeur de la vie et des droits de l'homme, ce qui a conduit finalement leur société à se remuer et à susciter des mouvements et des révolutions qui ont transformé laspect du monde.
a notre avis, il y a, à part les facteurs historiques, un facteur psychologique et local aussi qui a conduit l'orient musulman à se désintéresser de la question des droits rationnels dont il avait posé lui-même la première fondation. en effet, il y a une différence psychologique et morale entre l'homme oriental et l'homme occidental. l'homme oriental a un penchant pour la morale, alors que l'occidental penche vers les droits. l'orient affectionne la morale et l'occident adore les droits. l'oriental, par la force de sa nature orientale, conçoit son humanité à travers laffection, le pardon, lamour de son prochain, sa philanthropie et son esprit chevaleresque, alors que l'occidental la conçoit dans la reconnaissance de ses droits, dans la défense de ceux-ci et dans sa tendance à empêcher quiconque de les lui ôter. mais l'humanité a besoin de la morale tout comme elle a besoin des droits, car elle est liée autant à la morale quaux droits, et ni ceux-ci ni celle-là ne peuvent constituer le seul critère de l'humanité.
or la religion musulmane possédait, et possède toujours, cette qualité qui consiste à s'intéresser à la fois aux droits et à la morale. de même que la fidélité, le pardon et la philanthropie sont considérés comme des valeurs morales sacrées en islam, de même la connaissance des droits, et la défense de ces droits, sont considérées comme des questions humaines sacrées dans notre religion.
il faut dire que l'esprit oriental a fini par être dominant chez les musulmans, et, par conséquent, bien quau début ils se soient intéressés à la fois à la morale et aux droits, à la longue le domaine de leur activité s'est réduit à la morale seulement.
en tout cas, à présent, la question qui nous intéresse est une question philosophique et rationnelle, une question de raisonnement et dargumentation, question liée à la vérité de la justice et à la nature des droits. or la justice et les droits existaient avant la promulgation de toute loi dans le monde, et on ne saurait changer la substance de la justice et du droit par la promulgation d'une loi positive [promulguée par l'homme].
montesquieu a écrit : «avant que l'homme ne promulguât des lois, il était possible que des relations humaines justes se fondent sur les lois qui gouvernent les relations entre les êtres. c'est l'existence de ces relations qui a conduit à la promulgation des lois. dire quavant la promulgation des lois par l'homme il n'y avait pas un ordre juste ou injuste pour réguler les relations humaines, équivaudrait à affirmer que les diamètres de cercles qu'on na pas encore dessinés ne sont pas égaux.»
herbert spencer a écrit : «la justice est entremêlée avec quelque chose dautre que les sentiments, à savoir, les droits naturels des individus. et pour que la justice ait une existence extérieure, nous devons respecter les droits naturels.»
la plupart des intellectuels européens sont davis que la déclaration des droits de l'homme a dérivé des droits naturels. en dautres termes, daprès eux, la théorie des droits naturels na été autre que la déclaration des droits de l'homme.
de même que nous avons vu des intellectuels et penseurs européens comme montesquieu et spencer ont exprimé des vues sur la justice conformes à la doctrine des théologiens musulmans relative au beau et au laid rationnels et au principe de la justice, de même, il y a, parmi les savants musulmans, quelques-uns qui ont renié l'existence des droits innés et ont affirmé que la justice est une question contractuelle (positive). similairement, une telle croyance est partagée par certains penseurs européens aussi, tels que le philosophe anglais thomas hobbes, qui a nié l'existence de la justice en tant qu'une réalité.
il est ridicule de dire qu'étant donné que la déclaration universelle des droits de l'homme, qui garantit l'égalité des droits entre l'homme et la femme, a été ratifiée officiellement par le parlement d'un pays donné, les hommes et les femmes de ce pays sont censés avoir des droits égaux.
après tout, la déclaration universelle des droits de l'homme ne fait pas partie de la compétence du parlement pour que celui-ci puisse les ratifier ou les rejeter. en effet, les contenus de cette charte ne sont pas des contrats et accords pour que les pouvoirs législatifs d'un pays puissent les ratifier ou non.
la déclaration universelle des droits de l'homme traite des droits innés, inaliénables et indéfectibles des êtres humains, comme le clame la déclaration elle-même. elle a proposé comme loi des droits humains qui sont, selon ses propres termes, la condition de l'humanité de l'homme, et qui ont été conférés à ce dernier par la main du destin. en dautres termes, la charte des droits de l'homme a suggéré à l'homme des droits qui lui ont été accordés, comme elle laffirme elle-même, par la puissance créatrice qui la doté d'une raison, d'une volonté et de l'honneur humain. et puisque les gens n'ont pas le droit de saccorder ce que la charte leur a accordé, ni de s'en défaire, que signifie dès lors la ratification de la déclaration par le pouvoir législatif ?