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ma conversion était le début d'un bonheur spirituel, car j'avais la conscience sereine et le cœur ouvert pour la voie véritable que je venais de découvrir.

une grande joie me comblait, j'étais fier du don de mon seigneur qui m'avait bien guidé, je me disais qu'il fallait propager cette vérité parmi les gens, dieu dit :

"proclame hautement les bienfaits de ton seigneur" addhoulha 11.

c'est le don le plus grand dans ce monde et dans l'autre, donc il faut le proclamer à haute voix, car il n'y a en dehors de la vérité que l'hérésie.

ce qui m'a encouragé le plus c'est l'innocence des sunnites qui aiment et respectent le prophète et sa descendance, il suffit parfois de leur dévoiler les événements historiques pour qu'ils suivent la vérité, c'est exactement ce qui m'est arrivé personnellement. dieu dit :

"vous n'avez pas été vous même toujours croyants !"annissa 94.

j'ai invité quatre de mes collègues qui travaillaient avec moi au lycée, deux d'entre eux enseignaient l'éducation civique et religieuse, le troisième était professeur d'arabe, le quatrième était professeur de philosophie islamique ; ils n'étaient pus originaires de gafsa, mais de tunis, jammal et sousse.

donc, je les ai invité à chercher avec moi sur ce sujet important en les laissant croire que je n'arrivais pas à comprendre quelques événements et que je doutais de quelques sujets.

ils ont acceptés de venir chez moi après le travail, je leur présentais le livre ai-mourajaat, après la lecture du livre, trois d'entre eux étaient très touché, tandis que le professeur d'arabe s'était retiré en disant : "l'occident a conquit la lune, alors que vous cherchez encore la khilafa islamique."

a la fin du livre, après un mois, les trois se convertirent, car je les ai beaucoup aidé pour atteindre la vérité par le plus court chemin.

j'ai goûté la douceur de la clairvoyance, et j'ai été très optimiste pour l'avenir, j'invitais à chaque fois un groupe d'amis de gafsa ainsi que mes proches, lors des cercles religieux que je tenais à la mosquée, avec les soufis, et avec quelques uns de mes élèves qui m'étaient fidèles.

en l'écoulement d'une seule année, nous sommes devenus nombreux, fidèles de ahl-al-beyt. nous aimions leurs partisans et nous dénigrions leurs ennemis. nous fêtions et nous célébrions leurs fêtes et nous commémorions "achoura" avec tristesse.

mes premières lettres annonçant la nouvelle de ma conversion furent envoyées à sayed ai-khouy et à sayed mohamed baker essader, à l'occasion de la fête d'el-ghadir, que nous avions célébré pour la première fois à gafsa.

j'étais connu de tous le monde, et j'appelais les gens à suivre ahi-aibeyt, alors que les accusations et les rumeurs se propageaient dans la ville, disant que j'étais un espion d'israël, qui sème les doutes parmi les gens pour les éloigner de la religion, que j'insultais les compagnons, que j'étais un homme dévié etc.

a tunis (la capitale), j'ai rencontré mes deux amis : rached ai-ghannouchi et abdelfattah-mourou, leurs réactions furent très dures et violentes.

lors d'une discussion, chez abdelfattah, j'ai dis : " il est de notre devoir, en tant que musulman de réviser nos ouvrages et notre histoire. " je leur donnais un exemple de sahih al-boukhari qui contenait des choses incroyables, que la religion officielle rejetait.

ils étaient tous les deux très fâchés, ils me dirent : "qui est-tu pour critiquer ai-boukhari ?"

j'ai essayé vainement de les convaincre d'accéder à la recherche. mais ils refusèrent en disant : "si tu es devenu chi'ite, tu ne peux pas nous pousser à le devenir, car nous avons ce qui est plus important, c'est l'opposition contre le gouvernement qui ne pratique pas l'islam."

j'ai dis : "a quoi sert cette opposition ? si vous arriviez au pouvoir vous ferez pire tant que vous ignorez la vérité de l'islam."

notre rencontre tut terminé entre nous avec amertume.

par la suite, la propagande de rumeurs s'est amplifié contre nous de la part de quelques frères musulmans, qui n'étaient pas encore connus sous le nom du mouvement de la tendance islamique.

ils ont donc propagé dans leur entourage, que j'étais un agent du gouvernement chargé de faire douter les musulmans de leur religion afin de les détourner de leur cause principale, qui est celle de l'opposition contre le gouvernement.

nous avons vécu des périodes cruelles, nous étions comme des étrangers parmi nos frères et nos parents, mais dieu, exalté soit-il, nous a présenté à leurs places des gens meilleurs. plusieurs jeunes gens venaient des autres villes pour la recherche de la vérité, je leur donnais tous ce que je pouvais pour les convaincre, et plusieurs d'entre eux se sont convertis à tunis, à kairouan, à sousse et à sidi-bouzid.

pendant l'été, je voyageais en irak, je passais par l'europe où je rencontrais des amis en france, en hollande, je leurs parlais de ce sujet, après cela ils se convertirent tous.

ma joie fut très grande à la rencontre de sayed mohamed bakeressader, dans sa maison à najaf ei-achraf, où se regroupaient l'élite des "oulémas", il me présenta à eux en tant que "première graine de conversion à la descendance du prophète en tunisie".

il leur raconta qu'il était très touché quand il apprit par ma lettre que nous avions célébré pour la première fois en tunisie, la fête d'al-ghadir, il en a pleuré de joie.

je lui racontais mes difficultés, l'opposition, la propagande et la révocation que nous avions rencontré. il dit : (( il faut supporter les peines et les difficultés, car le chemin de la vérité n'est pas facile, et suivre ahl-al-beyt est aussi très difficile, de ce fait un homme est venu dire au prophète : "o messager d'allah ! je t'aime tant !" il lui dit : "prépare-toi aux multiples épreuves." l'homme ajoute : "j'aime ton cousin ali !" et il lui dit : "prépare-toi aux ennemis très nombreux." et l'autre d'ajouter : "et j'aime hassan et houssein !" le prophète lui dit encore : "prépare-toi à la pauvreté et aux pires des choses."))

alors qu'avons-nous donné pour la cause de la vérité dont le prix a été payé du sang de l'imam housein, de sa famille de ses enfants et de ses amis, comme il a été payé aussi par le sang des chi'ites le long de l'histoire?

il faut donc supporter quelques sacrifices pour la vérité, car : "si dieu illumine par ton intermédiaire un seul être, ce serait plus bénéfique que tous ce monde et ce qu'il petit contenir."

il m'a aussi conseillé de ne pas vivre dans la solitude et de me rapprocher de plus en plus de mes frères sunnites, à chaque fois qu'il voulait s'éloigner de moi, qu'il fallait faire les prières avec eux et les considérer comme innocents, car ils sont tous victimes de la mass-media et de l'histoire falsifiée, les gens sont en réalité ennemis de ce qu'ils ignorent.

sayed al-khouy m'a conseillé la même chose, sayed mohamed ali tatbatabay ai-hakim nous envoyait toujours ses conseils en plusieurs lettres qui nous avaient beaucoup aidé et avaient influencé la bonne marche des convertis.

mes visites se multiplièrent alors à najaf, en plusieurs occasions, j'ai promis de passer les vacances d'été de chaque année au sein de l'imam ali pour assister aux leçons et aux cours de sayed baker essader qui m'ont beaucoup éclairé.

j'ai aussi promis de visiter les mausolées des douze imams, dieu m'a donc octroyé ce don et j'ai aussi visité le mausolée de l'imam arridha qui se trouve à mach-had (ville frontalière entre l'iran et la russie), où j'ai fait la connaissance des savants les plus célèbres.

sayed ai-khouy que nous suivons m'a confié sa délégation pour disposer du "khoums" (l'aumône) et d'en faire bénéficier les convertis pour l'achat de livres et de couvrir ainsi leurs besoins.

j'ai désormais constitué une bibliothèque importante qui contenait les références utiles pour la recherche et qui rassemble les ouvrages des deux groupes sous le nom : "bibliothèque de ahl-ai-beyt" et elle a été très bénéfique pour plusieurs chercheurs. dieu nous a comblé de bonheur, car depuis quinze ans le secrétaire général de la municipalité de gafsa avait accepté de nommer la rue où j'habitais au nom de l'imam al i ibn-abi-taleb.

en suivant les conseils des savants de najaf et en appliquant les méthodes de ahi-ai-beyt, nous nous sommes rapproché de nos frères sunnites des autres écoles. nous avons assisté à leur groupe pendant les prières et la tension fut dissipée. a travers les questions qu'ils nous posaient, on a pu convaincre quelques uns d'entre eux.

 

 


l'illumination veritable

dans un petit village du sud-tunisien lors d'un mariage, les femmes parlaient d'une épouse. ce qui a attiré l'attention d'une vieille femme qui ne pouvait cacher son étonnement, elle leur annonça qu'elle avait allaité le mari et son épouse en question, qu'ils sont donc tous deux frères d'allaitement.

la nouvelle fut transmise par les femmes à leurs époux qui ont mené une enquête sérieuse, il s'est avéré, après le témoignage des parents qu'ils étaient frères et sœurs de lait. et ce fut un désastre entre les deux tribus, surtout que les deux époux étaient mariés depuis dix ans et qu'ils avaient trois enfants.

en apprenant cette nouvelle, l'épouse s'est enfuie chez son père et a tenté de se suicider, elle ne supportait pas cette situation d'inceste.

il y a eu un affrontement entre les deux tribus, certains ont même été blessés, un vieux cheikh est intervenu pour stopper la bagarre, en leur conseillant de consulter les savants pour trouver une issue légale à cette affaire.

ils sont allés alors dans les grandes villes voisines pour demander auprès des savants une solution à cette affaire, chaque savant interdit alors le mariage en précisant la vie juridique par : "libérer un esclave ou jeûner pendant deux mois successifs." etc.

ils sont arrivé à gafsa, et ils ont demandé aux savants et leurs réponses étaient identiques, parce que tous les "malikites" interdisent le mariage après une seule goutte de lait, l'imam malek considérait le lait comme le vin, étant donné que la consommation d'une seule goutte de vin est illicite, parce qu'on devient inconscient en buvant en grande quantité.

un homme présent leur a conseillé de me consulter en leur indiquant ma maison, en précisant que je connaissais toutes les sectes et que je pouvais défier tous les savants de gafsa.

ceci m'a été raconté par le mari de la femme concernée quand il est venu chez moi et m'a expliqué en détail la situation, et qu'ils n'avaient trouvé aucune solution à ce problème, il ajouta : "nous avons confiance en vous parce que vous possédez cette grande bibliothèque, j'espère trouver chez vous la solution !"

je lui présentais une tasse de café en lui demandant le nombre de fois qu'il avait pris la tété de sa nourrice, il dit : "pour moi je ne sais pas, mais pour ma femme je sais qu'elle a tété deux ou trois fois de cette nourrice."

je lui dis : "si cela est juste votre mariage est légal et est légitime d'après la jurisprudence."

en entendant mes propos il se jeta sur moi, en embrassant ma tête et mes mains en disant : "que dieu t'apporte les bonnes nouvelles, tu m'as rendu la conscience tranquille."

il se précipita sans finir son café et sans même demander une explication ou de preuves.

après un jour, il est revenu chez moi accompagné de sept personnes, il me les a présenté en disant : "voici mon père, voici le père de la femme, le maire du village, l'imam de la prière du vendredi, le professeur religieux, le cheikh de la tribu et enfin le directeur de l'école." tous étaient venus s'expliquer sur l'affaire de l'allaitement.

je les ai tous invité à entrer dans la bibliothèque et à boire un café, ils m'ont dit : "nous sommes venus pour discuter de votre permission à l'allaitement interdite par dieu dans le coran et par le prophète qui a dit : "il est interdit par l'allaitement ce qui est interdit par généalogie." ils ont ajouté que l'imam malek l'a aussi interdit.

j'ai dis : "messieurs, vous êtes huit contre moi, et si je parlais avec tout le monde je n'arriverais jamais à vous convaincre, donc je vous suggère de choisir l'un d'entre vous qui mènera la discussion et vous serez vous même arbitres entre lui et moi."

ils trouvèrent l'idée bonne alors ils ont désigné le professeur religieux qui commença par me questionner sur la jurisprudence et mon autorité.

j'ai dis : "en vérité dieu a interdit l'allaitement global et sans détail, son messager lui, a détaillé en déterminant la qualité et la quantité."

il dit: "mais l'imam malek a interdit l'allaitement d'une seule goutte de lait"

j'ai dis : "je sais cela, mais pour moi l'imam malek n'est pas une preuve pour tous les musulmans, sinon que dites-vous des autres imams qui le contredisent ?"

i1 dit : "que dieu soit satisfait d'eux tous, ils se basent tous sur la tradition du prophète."

j'ai dis : "quelle est donc ta preuve devant dieu en imitant l'imam malek qui contredit par son opinion le texte du prophète ?"

il dit avec étonnement : "gloire à dieu ! je ne savais pas que l'imam malek contredisait les textes prophétiques !"

tous les présents étaient étonnés de mes propos, ils étaient émus de cette audace qu'ils n'avaient jamais connu auparavant. j'ai poursuivis mes propos en disant à mon interlocuteur: "l'imam malek était-il compagnon du prophète ?"

ii dit : "non" j'ai repris alors : "était-il successeur des compagnons" il dit :"non, mais il était de ceux qui ont succédé aux successeurs des compagnons."

j'ai dis : "lequel des deux était le plus proche de l'époque du prophète, lui ou l'imam ali ?" il répond : "l'imam ali bien sûre qui était l'un des khalifes orthodoxes."

l'un des présents nous a coupé la parole en disant : "notre maître ali était la porte de la cité des sciences"

j'ai dis: "pourquoi l'avez-vous délaissé alors que vous suivez un homme qui n'a jamais connu le prophète, et qui est né après l'époque de la zizanie, après que médine fut permise aux soldats de yazid, dans laquelle ils ont commis tous les péchés et ont tué les meilleurs compagnons et ont dépassé toutes les limites, ils ont changé volontairement les traditions prophétiques par des nouveautés qu'ils ont inventé, après tout cela, comment le musulman peut-il se confier à ces imams imposés par les autorités gouvernementales.

en entendant mes propos, l'un d'entre eux a dit : "nous avons entendu que tu es chi'ite et que tu adores ali."

a ces propos, son ami qui était assis à ses côtés le frappa et lui dit

"tais-toi tu n'as pas honte d'accuser un homme vertueux comme lui, personnellement j'ai connu plusieurs savants, mais jusqu'à présent, je n'ai jamais vu une bibliothèque aussi grande, cet homme sait bien ce qu'il dit."

ma réponse fut: "c'est vrai que je suis chi'ite, mais les chi'ites n'adorent pas ali, simplement au lieu de suivre l'imam malek ils suivent l'imam ali qui est la "porte de la cité des sciences" d'après votre propre témoignage."

le professeur m'a demandé alors: "est-ce que l'imam ali a autorisé le mariage après l'allaitement"

j'ai dis: "non, mais il l'interdit à condition que l'allaitement atteigne quinze tétées nourrissantes et successives, ou l'allaitement qui forme et constitue la chair et les os:"

le père de l'épouse était content, il dit: "grâce à dieu, ma fille n'a tétée que deux ou trois fois seulement, et dans la fatwa de l'imam ali il y a une issue pour nous de cet embarras, c'est vraiment une grâce de dieu pour nous après avoir connu le désespoir."

le professeur a dit : "donnez nous la preuve de ce que vous dites pour nous convaincre."

j'ai présenté le livre de sayed khouy "minhaj assalihine", il a lu lui même le chapitre de l'allaitement, ils étaient tous contents, surtout le mari qui craignait ne pas avoir de preuves.

ils me demandèrent de leurs prêter le livre pour le montrer dans leur village, je l'ai fait volontiers, ils sont partis en invoquant pour moi des prières.

a leur sortie de chez-moi, ils ont rencontré un de mes ennemis qui les emmener auprès de quelques savants, ils commencèrent alors les calomnies sur les chi'ites et l'accusation qui faisait de moi un agent d'israël.

ils furent détournés de la vérité, ils ont donc obligé le mari de présenter un procès de divorce, auprès du tribunal d'instance de gafsa.

le président de la cour leur demanda d'aller consulter le grand mufti de la république à tunis pour trouver une solution.

le mari partit et resta un mois pour pouvoir rencontrer le grand mufti, il lui raconta toute l'histoire. le mufti lui demanda les noms de ceux qui ont autorisé ce mariage, le mari lui dit : "il n'y a qu'une seule personne qui s'appelle tijani smaoui."

le grand mufti enregistra mon nom et dit au mari : "retourne chez-toi, je me charge d'envoyer une lettre au président de la cour à gafsa."

en effet, la lettre du grand mufti est parvenue, l'avocat du mari l'a consulté et lui apprit l'interdiction du mariage par le mufti de la république.

tout cela m'a été raconté par le mari de la femme qui m'a paru fatigué et surmené, il s'était excusé de ce qu'il a pu me causer comme problème.

je le remerciais pour ses sentiments et en m'étonnant que le mufti de la république puisse interdire un mariage basé sur une affaire pareille. je lui demandais s'il pouvait m'apporter cette lettre pour la publier dans les journaux tunisiens, en montrant que le mufti de la république ignore les sectes islamiques et ne connaît pas leurs divergences concernant cette affaire.

il m'a dit qu'il ne pouvait même pas consulter le dossier de son procès, donc il ne pouvait pas m'apporter la lettre.

après quelques jours le président de la cour de justice me convoqua, en me demandant d'apporter les livres et les preuves de justification du mariage.

le jour du rendez-vous je suis allé à l'heure avec plusieurs ouvrages que j'avais trié auparavant.

j'ai été reçu par le secrétaire qui m'a introduit dans le bureau du président, j'étais surpris de voir le président de la cour de justice avec le président du tribunal et le procureur général de la république, avec eux trois autres membres de la justice. tous étaient habillés officiellement, j'ai remarqué que le mari de la femme était assis au fond de la salle en face d'eux.

j'ai salué tout le monde, ils me regardèrent tous d'un air répugnant et méprisant; je m'assieds à l'ordre du président qui m'interrogea rudement

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