«la femme est plus patiente que l'homme, mais l'homme est plus confiant face aux situations dangereuses et risquées de la vie. la femme a plus d'endurance et peut mieux faire face aux ennuis quotidiens mineurs. son esprit martial se limite à son appréciation de cet esprit chez les autres. elle aime les soldats et admire les hommes forts et robustes.
«sa tendance à apprécier la force et la virilité chez les autres éclipse
parfois son sens de l'économie, et parfois elle préfère se marier avec un homme
fou mais courageux. elle se soumet avec bonheur au commandant de la cité. si les
femmes de nos jours ne sont pas aussi obéissantes qu'elles l'étaient jadis,
c'est parce que les hommes sont maintenant physiquement et moralement plus
faibles. son attention se concentre essentiellement sur les affaires
domestiques, et son milieu est habituellement sa maison. elle est aussi profonde
que la nature, mais aussi limitée que sa maison. son instinct la rend attachée
aux vieilles traditions. elle n'est préparée, ni mentalement, ni habituellement,
à l'épreuve (sauf les femmes vivant dans les grandes villes). si elle souscrit à
la libération sexuelle, ce ne serait pas parce qu'elle chercherait la liberté,
mais c'est parce qu'elle na pas réussi à trouver l'homme convenable qui
accepterait de se marier avec elle. si, dans sa jeunesse, elle s'intéressait
parfois à la politique et étendait son intérêt aux multiples aspects humains,
elle y renonce normalement une fois qu'elle trouve un mari, et elle se retire
aussitôt avec son mari des affaires publiques. elle rappelle à son mari que son
sens de la loyauté doit se limiter à sa maison. la femme na pas besoin de
réfléchir beaucoup pour savoir que toute réforme commence à la maison. ayant la
capacité de transformer un homme distrait et déconcerté en un homme disposé à
faire des sacrifices et attaché à sa maison et à ses enfants, elle constitue
ainsi un facteur de préservation de l'espèce, car, de par sa nature, elle ne
s'intéresse pas aux lois et aux gouvernements, mais adore son foyer et ses
enfants. si elle réussit à les avoir et à les préserver, elle se moque de savoir
quel gouvernement accède au pouvoir et quel gouvernement le quitte. la nature ne
se soucie pas des lois des gouvernements. elle tient beaucoup au foyer et aux
enfants. si elle réussit à les préserver, elle se fiche des gouvernements et se
moque de ceux qui essaient de changer les lois fondamentales. si aujourd'hui la
nature semble incapable de protéger le foyer et les enfants, c'est parce que la
femme a depuis longtemps oublié la nature. mais l'échec de la nature n'est pas
éternel. elle peut, quand elle le veut, assurer ses intérêts en puisant dans ses
réserves. il y a des nations et des races plus nombreuses que nous, et la nature
peut assurer à travers elles sa continuité absolue et infinie.»
quelles sont les racines de cette tradition ? comment, et pourquoi, a-t-elle commencé ? pourquoi l'homme doit-il se charger de l'entretien de sa femme ? quelle est la philosophie de la dot ? la dot et l'entretien resteraient-ils pertinents, même si l'homme et la femme jouissaient de tous les droits humains et naturels, et que les relations entre eux étaient fondées sur la justice et l'équité ? ou bien sont-ils seulement des survivances des époques où l'homme possédait la femme ? la justice et l'égalité des droits, notamment au xxe siècle, exigent-elles que ces traditions d'une autre époque soient abolies, que le mariage se fasse sans dot, que la femme se charge elle-même de ses dépenses, et que les enfants soient à la charge conjointe du mari et de la femme ?
nous nous proposons de répondre à ces interrogations en commençant par la question de la dot. voyons comment cette tradition a vu le jour, quelle est sa philosophie, et comment les sociologues expliquent son origine ?
on dit qu'à l'époque préhistorique l'homme menait une vie sauvage qui avait une forme tribale. pour une raison inconnue, le mariage était interdit entre le mâle et la femelle du même sang. par conséquent, les jeunes hommes d'une tribu qui voulaient se marier, étaient obligés de choisir leurs épouses dans une autre tribu. ils rendaient souvent visite à dautres tribus dans ce but. a cette époque-là, l'homme n'était pas conscient de son rôle dans l'engendrement des enfants. il croyait que les enfants appartenaient exclusivement à leur mère. bien qu'il se rendît compte que les enfants lui ressemblaient beaucoup, il ne comprenait pas la cause de cette ressemblance. evidemment, les enfants aussi croyaient qu'ils appartenaient à leur mère et non à leur père. a l'époque, la généalogie était tracée à travers les mères. les hommes étaient considérés comme stériles et improductifs. après le mariage, ils restaient dans la tribu de leurs femmes comme de simples auxiliaires, parce que la femme avait besoin de la compagnie de son mari. cette période sappelait l'époque du matriarcat.
mais l'homme ne tarda pas à découvrir son rôle dans la procréation, et à croire que les enfants lui appartenaient en réalité. dès lors, il imposa sa domination à la femme et assuma le rôle du chef de la famille. et là commença la période du patriarcat.
pendant cette période aussi le mariage entre des gens du même sang fut prohibé, et l'homme devait choisir sa femme dans une autre tribu et lamener chez la sienne. et, étant donné qu'il y avait constamment des guerres entre les tribus, le seul moyen qui restait à l'homme pour avoir une femme était de la kidnapper dans quelque autre tribu.
progressivement la paix prit la place de l'état de guerre, et les tribus purent vivre dans une cxistence pacifique. pendant cette période, la coutume du kidnapping des filles fut abolie. pour obtenir la fille qu'il désirait, l'homme se rendait dans sa tribu et travaillait pour le compte de son père pendant un certain temps. en contrepartie des services rendus par le prétendant, le père lui accordait la main de sa fille, et il la ramènait avec lui dans sa tribu.
lorsque la monnaie est entrée en scène, l'homme découvrit quau lieu de servir son futur beau-père pendant des années, il valait mieux lui offrir une somme dargent convenable et prendre la fille désirée, immédiatement. telle fut l'origine de la dot.
ainsi, selon ce récit, au début l'homme vivait comme un auxiliaire de la femme et au service de celle-ci. pendant cette période la femme régnait sur l'homme. a l'étape suivante, lorsque le pouvoir passa aux mains de l'homme, celui-ci kidnappait sa future femme dans une autre tribu. au cours de la troisième étape, pour avoir une femme, l'homme se rendait chez le père de celle-ci et le servait pendant des années. pendant la quatrième étape, l'homme offrait une somme dargent au père de la fille désirée. telles sont les quatre étapes de l'institution de la tradition de la dot.
on dit que depuis l'époque où l'homme a aboli le système matriarcal et posé la fondation du patriarcat, la femme fut réduite au statut d'esclave, ou, au mieux, d'employée et de servante chez l'homme. celui-ci la regardait comme un outil économique, qui pouvait, à l'occasion, satisfaire sa volupté aussi. il ne lui accordait pas une indépendance sociale ou économique. le fruit du travail de la femme appartenait soit à son père, soit à son mari. elle navait pas le droit de choisir son mari, ni de mener une activité économique pour son propre compte. largent que l'homme payait à titre de dot, et les dépenses qu'il supportait à titre d'entretien [nafaqah], représentait la contrepartie des gains économiques qu'il tirait d'elle tout au long de la période de leurs relations conjugales.
il y a aussi une cinquième étape à propos de laquelle les sociologues et les autres commentateurs ont gardé le silence. pendant cette étape, l'homme offre un cadeau à la femme elle-même, et aucun de ses parents na le droit d'en disposer. la femme reçoit le cadeau, tout en préservant son indépendance sociale et économique. elle choisit son mari librement, et non selon la volonté de son père ou de son frère. en outre, ni son père, ni son mari, n'ont aucun droit de lasservir ou de l'exploiter. le produit de son travail et de ses efforts lui appartiennent exclusivement, à elle. en matière financière, elle na besoin du contrôle ni du patronage de personne.
le mari a un droit seulement. il peut jouir sexuellement de sa femme. tant que leurs relations conjugales durent, le mari a l'obligation de pourvoir aux besoins légitimes de sa femme, dans les limites de ses moyens financiers.
c'est l'étape que l'islam reconnaît, et sur laquelle il a fondé les relations matrimoniales. dans beaucoup de versets coraniques, laccent est mis sur le fait que la dot appartient exclusivement à la femme elle-même, que le mari doit en outre l'entretenir et couvrir ses dépenses, et que tout ce qu'elle gagne elle-même appartient à elle, personnellement, et à personne dautre, ni même le mari ou le père.
c'est là que la question de la dot et de l'entretien dus à la femme devient un peu intrigante. tant que la dot était payée au père de la fille, que celle-ci allait à la maison de son mari, comme une esclave, et que le mari pouvait l'exploiter économiquement, la question était facile à comprendre et à expliquer : la dot était payée comme le prix de la fille, et celle-ci devait être entretenue comme n'importe quel autre esclave. mais dès lors que rien n'est à payer au père de la fille, que le mari na pas le droit de l'exploiter, que la femme a une indépendance économique et que, concernant ses droits, elle na besoin du contrôle et du patronage de personne, quelle est donc la signification du paiement d'une dot et lallocation d'une pension ?
si l'on veut saisir la philosophie de la dot et de l'entretien de la femme dans la cinquième étape, nous devons faire un examen un peu critique de la théorie des quatre précédentes étapes mentionnées plus haut. en fait, tout ce qui a été dit à propos de ces quatre étapes est hypothétique et fondé sur des présomptions et sur la spéculation. cela ne constitue ni un fait historique, ni une vérité scientifique. nous navons pas une connaissance précise de la vie préhistorique de l'homme. tout ce qui est dit sur l'étape ou l'époque matriarcale, la vente des filles par leurs pères, et de l'exploitation économique des femmes par leurs maris, n'est pas très crédible. il y a deux choses qui frappent l'esprit concernant ces présomptions et spéculations : d'une part, l'homme primitif a été présenté comme étant extraordinairement sauvage, violent, et dépouillé de tout sentiment humain. dautre part, la formidable planification de la nature en vue de parvenir à ses buts universels a été complètement ignorée.
une telle interprétation de la nature humaine n'est possible que chez les occidentaux, et jamais chez les orientaux, à l'exception de ceux parmi eux qui imitent l'occident. pour quelque raison les européens ne sont pas familiarisés avec les sentiments humains. ils ne peuvent pas admettre que les sentiments humains jouent un rôle fondamental dans l'histoire. s'ils ont une disposition d'esprit économique, leur attention demeure concentrée autour des problèmes du pain et du beurre. ils regardent l'histoire comme s'ils étaient une machine qui ne peut tourner sans être alimentée par du fuel. s'ils ont une disposition sexuelle, ils considèrent toute l'humanité et toute l'histoire humaine avec ses manifestations culturelles, artistiques, morales et religieuses comme étant des formes modifiées des jeux sexuels. et s'ils ont une tendance politique, ils croient alors que toute l'histoire de l'humanité consiste en une série de batailles, d'effusion de sang et dactes de cruauté.
l'européen a tellement souffert le martyre par la religion et au nom de la religion pendant le moyen age, où on brûlait souvent les gens vifs, qu'il est devenu allergique au nom de dieu, au mot de religion, et à tout ce qui a un "relent religieux". c'est pourquoi, malgré toute l'évidence du fait que la nature a un but et que le système de l'univers ne tourne pas au hasard, il n'ose pas admettre l'existence de "la cause ultime" ou du principe de causalité.
nous ne demandons pas aux interprètes occidentaux de l'histoire dadmettre l'existence des prophètes qui sont apparus à travers l'histoire de l'humanité pour proclamer le message de justice et d'humanité, et pour combattre la corruption. nous voulons seulement qu'ils reconnaissent au moins le rôle conscient de la nature.
il ne fait pas de doute que, dans l'histoire des relations homme/femme, il y eut beaucoup de cas d'extrême cruauté, dont les plus atroces sont cités dans le coran aussi, mais cela nautorise guère à dire que toute l'histoire débordait de cruauté et de violence.
a notre avis, la dot a pour origine une disposition intelligente dans la création visant à consolider et à renforcer la relation entre l'homme et la femme. la dot est venue à l'existence parce que, par nature, les rôles respectifs de l'homme et de la femme sont différents l'un de lautre. selon les gnostiques, la loi de lamour et de "lattirant et lattiré" sapplique à tous les êtres et créations. etant donné que toute chose est faite pour accomplir une fonction déterminée, son rôle est différent de tous ceux des autres choses.
lorsque nous avons abordé la question des différences entre l'homme et la femme, nous avons expliqué que les sentiments de l'un vis-à-vis de lautre ne sont pas similaires. la loi de la création a voulu que la femme ait comme traits, la beauté, la vanité et l'indifférence, alors que l'homme a comme caractéristiques la tendance à faire la cour et à pourchasser la femme. de cette manière, la faiblesse de la femme est contrebalancée par la force de l'homme, et il s'ensuit que c'est l'homme qui prend l'initiative daller demander la main de la femme. et, comme nous lavons déjà dit, selon les sociologues, pendant les époques matriarcale et patriarcale, c'est l'homme qui allait à la recherche de la femme.
les scientifiques disent que l'homme est plus lascif que la femme. en fait c'est le contraire qui est vrai, selon certaines traditions islamiques. seulement la femme peut mieux se contrôler dans ce domaine. mais, pratiquement, les deux points de vue aboutissent à la même chose. en tout cas, il est certain que l'homme contrôle moins ses désirs sexuels. ce trait a rendu la femme capable de ne pas courir derrière l'homme et de ne pas se soumettre à lui facilement, alors que l'instinct de l'homme -ou sa tendance à faire la cour- le contraint à aller vers la femme et à prendre des initiatives en vue de gagner ses faveurs. l'une de ces initiatives, c'est le cadeau qu'il lui offre.
les membres du sexe masculin se sont toujours disputés pour gagner une femelle. ils se sont même battus les uns avec les autres dans ce but. mais les membres du sexe féminin n'ont jamais montré une telle ardeur pour gagner un mâle. il en est ainsi parce que les rôles respectifs de l'homme et de la femme ne sont pas identiques. le mâle poursuit toujours une femelle, alors que la femelle affiche une sorte d'indifférence à l'égard du mâle.
la dot est liée étroitement à la pudeur et à la chasteté de la femme. celle-ci sait, d'instinct, que sa dignité exige d'elle de ne pas se soumettre à l'homme gratuitement.
voilà comment la femme, malgré sa faiblesse physique, a été capable damener les hommes à ses genoux, de les obliger à se disputer pour l'obtenir, et de faire courir les roméo après les juliette. lorsqu'elle accepte d'épouser un homme, elle reçoit de lui un cadeau en signe damitié, de cordialité et de bonne volonté.