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il est étonnant de voir comment certains compilateurs de hadith (traditions) rapportent avec une telle légèreté, d'une part des récits selon lesquels le saint prophète et les saints imams ont dit dans plusieurs récits quallah a maudit les hommes qui divorcent beaucoup, et, dautre part, dautres récits selon lesquels l'imam al-hassan se serait livré à de multiples divorces. ces rapporteurs de hadith n'ont-ils pas pensé qu'ils devaient choisir l'une des trois alternatives suivantes ? : 1 - le divorce est une mauvaise chose. 2 - l'imam al-hassan n'était pas un homme à divorces. 3 - l'imam al-hassan naurait pas respecté les enseignements isla- miques. mais, curieusement, non seulement ils croient à lauthenticité des récits indiquant quallah déteste le divorce, mais aussi, tout en étant dévoués à l'imam al-hassan, ils se permettent de rapporter des hadith faisant de lui un homme pratiquant le divorce ! ils rap- portent ce genre de récits sans même se donner la peine de les commenter afin dattirer, au moins, lattention du lecteur sur le fait que ces récits sont en contradiction avec l'ensemble de la biographie, de la personnalité et des comportements de l'imam al-hassan.

certains traditionnistes(9) sont allés jusqu'à rapporter que l'imam ali n'était pas content de la conduite de son fils, l'imam al-hassan. selon les récits qu'ils ont rapportés, l'imam ali aurait fait un discours public dans lequel il aurait demandé aux gens de ne pas marier leurs filles à son fils, car il serait habitué au divorce. mais, toujours selon ces récits, les gens auraient répondu : «c'est une grande fierté pour nous que de marier nos filles, ne serait-ce que pour une courte durée, au descendant du prophète.»

il paraît que certaines gens sont davis que le divorce n'est une pas mauvaise chose, si la femme concernée et sa famille sont daccord. ils pensent que le divorce n'est détestable que lorsqu'une des deux parties n'est pas daccord, et que si la femme désire obtenir l'honneur de se marier avec un homme qui ferait sa fierté, même pendant quelques jours, le divorce est acceptable.

en tout état de cause, telle n'est pas la vraie position de l'islam. le consentement d'une femme ou de ses parents n'enlève rien au caractère détestable du divorce. celui-ci est détestable parce que l'islam veut que le mariage soit durable et la vie familiale stable. le consentement du couple concerné par le divorce ne change rien à ce fait. l'islam ne considère pas le divorce comme détestable seulement pour une catégorie particulière de femmes. c'est une question de principe.

nous avons abordé la question de l'imam al-hassan, non seulement dans le but de réfuter une fausse accusation historique contre une personnalité historique, mais aussi pour mettre en garde quelques gens inconscients, contre les velléités de pratiquer de tels actes et de justifier par la suite leur conduite en citant l'imam al-hassan comme autorité.

il est indéniable que le divorce, en soi, est blâmable et détestable en islam.


pourquoi l'islam na-t-il pas prohibé le divorce ?

là, quelques autres questions se posent. si le divorce est si haïssable et si détestable pour allah, pourquoi na-t-il pas été totalement prohibé par l'islam? l'islam aurait pu au moins poser certaines conditions à sa validité. auquel cas, quiconque voudrait divorcer de sa femme, serait tenu de justifier juridiquement son intention devant un tribunal.

la seconde question est : pourquoi «le divorce est le plus détestable des actes légaux pour allah» comme laffirme le hadith. s'il est permis, il ne peut pas être détestable, et s'il est détestable, il ne peut pas être permis. il y aurait là deux termes contradictoires.

enfin, est-ce que lappareil juridique, qui représente la société, a le droit d'intervenir dans le domaine du divorce de sorte à le retarder jusqu'à ce que le mari revienne sur sa décision ou que la société, à travers lappareil juridique qui la représente, se rende compte qu'il n'y a aucun espoir pour que le mariage incriminé puisse durer et être vivable, et qu'il vaut mieux résilier le contrat ?


le droit au divorce iii

nous avons dit que, du point de vue islamique, le divorce est absolument détestable. l'islam veut que l'union du mariage soit solide et durable. nous avons soulevé la question de savoir, si le divorce est si détestable, pourquoi l'islam ne la pas banni ? l'islam na-t-il pas prohibé tout acte détestable, tel que la consommation dalcool, les jeux de hasard, la cruauté, etc ? si la réponse est affirmative, pourquoi na-t-il donc pas prohibé totalement le divorce par la promulgation d'une loi d'interdiction ? il est fondamentalement illogique de dire que le divorce est permis, mais en même temps, qu'il est détestable. s'il est permis, comment peut -il être détestable ? s'il est détestable pourquoi devrait-il être permis. l'islam condamne l'homme qui pratique le divorce et blâme son action, d'une part, mais, dautre part, il ne met aucun obstacle juridique devant lui pour l'empêcher de divorcer davec sa femme quand il le désirerait. pourquoi ?

c'est là une question très pertinente, et elle est la clé de tous les problèmes du divorce. en fait, le mariage est une relation naturelle et non pas contractuelle. la nature lui a fixé des règles spécifiques. dautres contrats sociaux, tels que la vente, la location, l'hypothèque, la réconciliation, la procuration, etc. sont de simples accords. la nature et l'instinct n'ont rien à avoir avec eux. il n'y a pas de loi naturelle les concernant. en revanche, le contrat de mariage a un mécanisme particulier. il doit être organisé selon le désir naturel des deux parties.

de là, il n'est pas surprenant que le contrat de mariage ait des règles spéciales, qui sont différentes de celles de tous les autres contrats.


les lois naturelles concernant le mariage et le divorce

dans la société civile, la seule loi naturelle est la loi de la liberté et de l'égalité, loi sur la base de laquelle toutes les règles sociales doivent être promulguées. mais concernant le contrat conjugal, la nature a prescrit, outre les principes généraux de liberté et d'égalité, certaines autres lois aussi, qui doivent être observées dans le cas du mariage, de la dot, de l'entretien et, en dernier stade, du divorce. il est inutile d'essayer de passer outre la nature. alexis carrel a souligné que les lois biologiques et dautres lois de la vie sont rigoureuses, impitoyables et irrésistibles, comme les lois de lastronomie.


le mariage signifie attachement et union, alors que le divorce signifie séparation et sécession.

la nature a établi la loi de la recherche du conjoint et de laccouplement de telle sorte que l'un des deux candidats à cet accouplement savance vers lautre, alors que cet autre recule en vue de mieux captiver son cur ; et alors que le premier projette de s'emparer de lautre, cet autre cherche à s'emparer de son cur. de même que c'est la nature qui a édifié le mariage sur lamour, l'union et laffection réciproques, et non sur laide et lamitié, et de même que c'est elle qui a fondé la famille de telle sorte que le beau sexe occupe la position centrale et le sexe fort la position périphérique, de même la séparation entre les deux conjoints et l'écroulement de cet édifice dépendent, qu'on le veuille ou non, de décisions naturelles spécifiques.

nous avons cité plus haut un avis selon lequel la recherche de laccouplement consiste en lattaque de l'homme en vue de lappropriation, d'une part, et le recul de la femme en vue de mieux captiver, dautre part. l'homme étant instinctivement un animal chasseur, son action est offensive, et la femme est pour lui un trophée qu'il doit gagner. pour lui, la recherche daccouplement est une bataille et une lutte, et le mariage est appropriation et domination.

un contrat fondé sur lamour et le sentiment de solitude, et non sur la coopération et lamitié, ne saurait admettre la contrainte et l'obligation. car, sous la contrainte de la loi, on peut obliger deux personnes à coopérer entre elles, à respecter un contrat fondé sur la justice, et à continuer ainsi pendant de longues années, mais on ne peut pas obliger, par la force de la loi, deux personnes à saimer, à être fidèles l'une à lautre, à se sacrifier l'une pour lautre, et à considérer le bonheur de chacune d'elles comme étant le bonheur de lautre.

si nous voulons maintenir une telle relation entre deux personnes, nous devons adopter quelques mesures autres que légales.

selon le mécanisme naturel du mariage, sur lequel sont fondées les lois islamiques, une femme occupe la position d'un objet damour et de respect dans l'organisme familial. s'il arrive que la femme perde cette position, et que la flamme de lamour de son mari pour elle s'éteigne, les fondations de la famille s'écroulent. l'islam regarde avec regret une telle situation, mais lorsqu'il constate l'écroulement des fondations naturelles de ce mariage, il ne peut imposer légalement sa continuation.

l'islam a pris des mesures spécifiques en vue de sassurer que la vie familiale conserve sa forme naturelle, laquelle signifie que la femme soit l'objet damour et de désir, et que l'homme joue le rôle de demandeur, damoureux et de serviteur de la femme.

l'islam encourage la femme à s'embellir pour plaire à son mari, à satisfaire ses besoins sexuels, et à éviter de provoquer chez lui des complexes et des problèmes psychologiques sur ce plan. de la même façon, il demande à l'homme d'être aimable et gentil avec sa femme, et de lui montrer son amour et son affection pour elle. de même, l'islam a pris des mesures en vue de faire du foyer un milieu propice à lacte sexuel, et de la société un milieu propice au travail et aux affaires, et non un lieu d'exercice dactes sexuels. il a recommandé que les rencontres entre hommes et femmes, en dehors des limites de la vie conjugale, soient pures et sans arrière-pensée. tout cela pour protéger les foyers familiaux contre les risques d'écroulement.


la position naturelle de l'homme dans la vie familiale

du point de vue islamique, il est extrêmement humiliant pour une femme d'être contrainte par la loi de vivre avec un mari qui ne laime pas. la loi peut obliger une femme à vivre avec un homme particulier, mais elle ne peut pas assurer pour elle la position de l'être bien-aimé et de la figure centrale du foyer, position naturelle qu'elle doit occuper normalement. la loi peut forcer un homme à supporter sa femme, mais elle ne peut pas l'obliger à être un mari dévoué.

c'est pourquoi, lorsque lamour et lattachement de l'homme pour sa femme se dissipent, le mariage se meurt sur le plan naturel.

là une autre question se pose : si lamour de la femme pour son mari s'estompe, la vie conjugale en sera-t-elle affectée ? va-t-elle continuer comme avant, ou prendra-t-elle fin ? si elle reste intacte, alors comment se fait-il que le manque damour de la part de l'homme conduise à la fin de la vie conjugale, alors que le manque damour de la part de la femme ne conduirait pas au même résultat ?

y a-t-il une différence entre l'homme et la femme ? si le manque damour de la part de la femme conduisait aussi à la fin de la vie conjugale, dans ce cas-là les femmes aussi devraient naturellement avoir le droit de divorcer comme les hommes.

en fait, le succès de la vie conjugale dépend de lattachement réciproque des deux conjoints l'un à lautre. mais, comme nous lavons mentionné plus tôt, il y a une différence entre la mentalité de l'homme et celle de la femme. nous avons déjà cité les opinions des scientifiques sur ce point. la nature est faite de telle sorte que lamour vrai et durable de la femme ne vient que comme une réaction à lattachement de l'homme envers elle. c'est pourquoi lattachement de la femme à l'homme est le résultat de lattachement de l'homme pour elle. la nature a placé la clé de leur amour réciproque sous le contrôle de l'homme. si l'homme aime la femme et qu'il lui est fidèle, la femme aussi laime et lui reste fidèle. l'infidélité de la femme est une réaction à l'infidélité de l'homme.

la nature a confié la clé de la dissolution du mariage entre les mains de l'homme. c'est lapathie et l'infidélité de l'homme qui refroidissent lamour de la femme. dautre part, l'indifférence et lapathie de la femme naffectent pas l'homme. c'est pourquoi l'indifférence de l'homme conduit à une indifférence mutuelle, mais l'indifférence de la femme, ne conduit pas à ce résultat. la frigidité de l'homme est la fin de la vie conjugale, celle de la femme, non. si l'homme est sensible et fidèle, il peut toujours regagner lamour de sa femme en lui montrant son affection et sa bonté pour elle. il n'est pas humiliant pour l'homme de conserver, par la force de la loi, sa bien-aimée détachée de lui, jusqu'à ce qu'il réussisse progressivement à regagner son cur ; en revanche, pour la femme, c'est une humi- liation insupportable que d'essayer, elle, de conserver son protecteur et son amoureux par la force de la loi.

bien sûr, on parle ici dans le cas où l'indifférence de la femme n'est pas due à l'immoralité ou à la cruauté de l'homme. si l'homme se montre cruel, le cas est différent. il n'est pas permis qu'il abuse de sa position pour harrasser ou maltraiter sa femme. nous discuterons ce point à part.


les opinions d'une femme psychologue

dernièrement, un article a été publié par une française, psychologue, béatrice maryo, titulaire d'un doctorat en psychologie et travaillant comme psychiatre dans un hôpital parisien. elle est mère de trois enfants.

dans cet article elle explique très bien combien une femme enceinte ou allaitante a besoin de la gentillesse de son mari.

elle écrit : «dès qu'une femme sait qu'elle va bientôt devenir mère, elle se met à s'intéresser de près à son corps et à le sentir, surtout s'il sagit de mettre au monde son premier bébé. cet intérêt pour son corps continue sans cesse, comme si la femme était étrangère à elle-même, et qu'elle veuille se découvrir. lorsqu'elle entend les premiers coups de l'enfant dans son ventre, elle écoute chaque bruit dans son corps. l'existence d'un autre être dans son corps lui procure un bonheur et une joie plus grands qui la poussent à s'isoler progressivement et à avoir tendance à la solitude et à la rupture avec le monde extérieur, car elle veut être seule avec son enfant qui n'est pas encore né...

«les hommes, pendant la grossesse de leurs femmes, doivent acquitter des tâches très importantes, mais, malheureusement, ils les négligent toujours. la future mère a besoin de sentir que son mari la comprend, laime et la soutient ; autrement, lorsqu'elle voit son ventre se gonfler, sa beauté se faner, l'envie de vomissement l'habiter et la peur de laccouchement l'envahir, elle rejette tous ses malheurs sur laction de son mari qui la fait tomber enceinte. l'homme doit rester aux côtés de sa femme pendant les mois de sa grossesse plus que jamais. toute la famille a besoin d'un père bon et attentif, à qui la femme et les enfants puissent parler de leurs problèmes, de leurs ennuis et de leurs espoirs. même si ce qu'ils disent est ennuyeux ou insignifiant, il est important de les écouter...

une femme enceinte aime beaucoup qu'on lui parle de son enfant. elle est très fière de devenir mère. mais si elle constate que son mari est indifférent à l'enfant, son sentiment de fierté se transforme en sentiment de mépris, de désespoir et de répugnance de la maternité. la grossesse devient synonyme dagonie pour elle. on sait que les femmes, dans de tels cas, supportent très difficilement les problèmes liés à la grossesse. car le rapport de la mère avec l'enfant n'est pas bilatéral mais trilatéral : mère, enfant, père. même si le père n'est pas présent (comme au cas de divorce), il joue un rôle important dans la vie interne de la mère, c'est-à-dire dans sa pensée et son imagination, ainsi que dans son sentiment de maternité...»

voilà ce qu'une dame intellectuelle, à la fois mère et psychologue a dit.


une structure fondée sur les sentiments