l'ecole d'ahl - ul - bayt: premiere des cinq ecoles

 

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3- il y a une sunnah prouvée, et il est catégoriquement établi qu'elle est effectivement le fait du prophète, et qu'elle concorde parfaitement avec le livre d'allah. cette sunnah-là, nous devons la considérer comme le critère et l'instrument d'examen et de purification des récits et des hadith douteux ou incertains. c'est à la lumière du saint coran et de cette sunnah que nous pouvons accréditer ou discréditer des hadith à propos desquels nous n'avons pas de certitude.

les différentes parties de la sunnah du prophète

les savants divisent la sunnah en trois catégories :

1- les dires : qui comprennent tout ce que le prophète a dit, sous forme de hadith, de sermons, de testaments, correspondances, etc.

2- les actes : c'est-à-dire tout ce que le prophète a fait lorsqu'il traitait avec les gens ou accomplissait les actes d'adoration. ainsi, tout acte accompli par le prophète doit constituer pour nous un signe essentiel d'autorisation légale, étant donné que le messager d'allah ne peut en aucun cas commettre un interdit.

mais la notion "d'autorisation" permet de diviser les actes du prophète en deux catégories :

a) al-wujûb (obligation), c'est-à-dire les actes du prophète que nous devons appliquer obligatoirement, tels que la prière, le pèlerinage, une attitude de justice, etc. ce genre d'actes équivaut pour nous à un acte exécutoire et à une obligation d'appliquer les statuts.

b) des actes qui ne comportent pas un caractère obligatoire, mais indiquent la permission et l'autorisation.

ce genre d'actes entre dans le cadre de l'acte "licite" et "autorisé".

donc, les actes du prophète nécessitent une interprétation qui nous permette d'en distinguer ce qui est obligatoire, ce qui est recommandé, et ce qui est autorisé. il y a des uléma spécialisés qui se chargent de comprendre et d'interpréter l'"acte" dans la sunnah, en recourant à des preuves, des présomptions et d'autres méthodes de fondements (uçûl).

3- l'approbation tacite (al-taqrîr) : qui consiste dans le silence du prophète devant des actes que ses contemporains ont faits et dont il a pris connaissance sans les interdire. par ces actes, il faut entendre les relations sociales et certaines conduites individuelles.

le fait que le prophète ne les ait pas réprouvés constitue donc une approbation et une acceptation qui permet d'incorporer ces actes dans la sunnah.

ces trois points nous permettent ainsi de voir quelle est la méthode des ahl-ul-bayt de traiter avec la sunnah, de l'interpréter et d'en assurer la vérité.

la méthode de vérification et de preuve de la sunnah

les savants de l'ecole d'ahl-ul-bayt ont une méthode spéciale pour vérifier et démontrer l'authenticité de la sunnah. cette méthode a été définie par les saints imams d'ahl-ul-bayt, qui ont posé ses fondements et mis au point ses aspects.

partant de ces fondements, les faqîh de l'ecole d'ahl-ul-bayt ont défini une méthode de recherche scientifique (la méthode critique).

pour eux, il n'y a pas une sunnah dont ils devraient admettre l'authenticité à priori. pour établir l'authenticité d'un hadith, ils mettent toujours le doute comme point de départ. c'est après avoir fait des recherches, des investigations et des examens qu'ils se permettent de se prononcer.

ils étudient les hadith et les récits un par un, et lorsqu'ils se sont assurés de l'authenticité d'un hadith, ils l'adoptent comme moyen de déduction et de découverte de lois, de statuts légaux et de concepts.

et lorsqu'ils établissent qu'un hadith n'est pas authentique, ils le rejettent et refusent de l'appliquer.

c'est pour cela que les savants de l'ecole d'ahl-ul-bayt (les imamites) ne reconnaissent pas l'existence de recueils de hadith absolument sains. pour eux, tout recueil de hadith est sujet à la critique, à la vérification et à l'examen.

l'ecole d'ahl-ul-bayt compte de nombreux recueils célèbres de "riwâyah" (récits) rapportés par les chaînes de transmetteurs des ahl-ul-bayt.

citons, parmi les plus célèbres de ces recueils :

1- "al-kâfî", d'al-kulaynî,

2- "al-istibçâr", d'al-tûsî,

3- "al-tah-thîb", d'al-tûsî,

4- "man lâ yah-dharoho-l-faqîh", d' al-Çadûq

5- "wasâ'il al-chî'ah", d'al-hor al-'amilî,

6- "bihâr al-anwâr", d'al-majliçî.

les uléma de l'ecole imamite d'ahl-ul-bayt, et tous les savants qui suivent la méthode des saints imams d'ahl-ul-bayt dans les études de législation et de connaissances islamiques, soumettent tous les hadith figurant dans ces recueils à vérification. ils ont invalidé nombre d'entre eux après les avoir soumis à un examen critique, objectif et scientifique.

d'une façon similaire, ils soumettent les autres recueils de hadith appartenant à d'autres ecoles juridiques musulmanes, tels que "Çahîhal-bukhârî", "Çahîh muslim", "sunan abî dâwûd", "kanz al-'ummâl", etc. à l'examen critique et à leur méthode de vérification.

ces uléma examinent les hadith et les récits selon les critères suivants:

1- l'examen du "sanad" (chaîne): par "sanad" on entend la chaîne de rapporteurs d'un hadith ou d'un récit. ils font un effort considérable pour vérifier l'honnêteté des rapporteurs en s'appuyant sur la "science des hommes", laquelle leur permet de connaître la personnalité de chaque rapporteur et de savoir s'il est, ou non, digne de confiance, et ce abstraction faite de son appartenance à telle ou telle autre ecole juridique musulmane. ce qui les intéresse dans leurs investigations, c'est avant tout l'intégrité morale et la véracité du rapporteur. et ils établissent cette intégrité et cette véracité en s'appuyant sur des détails et des règles déterminés dans les recherches des fondements du fiqh.

2- la vérification du "matn" : par "matn", on entend le texte ou le contenu du hadith. les uléma examinent donc le texte du hadith, pour s'assurer que son contenu ne contredit ni le livre d'allah, ni une sunnah prouvée, ni une vérité établie par la législation sacrée, telle que la vérité rationnelle absolue.

une fois la justesse du "sanad" et du "matn" établie par les uléma, ceux-ci admettent et reconnaissent la véracité du hadith, sans se soucier du recueil de hadith dans lequel il est cité.

ainsi, dans la méthode des faqîh et des uléma imamites de l'ecole d'ahl-ul-bayt :

1- il n'est pas question d'adopter ou de refuser globalement un recueil de hadith sains.

2- le hadith relaté par un rapporteur est admis à condition que ce dernier soit véridique et digne de confiance, et abstraction faite de l'ecole juridique dont il est issu ou adepte.

cette vérité apparaît dans toute son évidence et toute sa clarté pour quiconque étudie les livres des fondements du fiqh, les "livres des hommes" et les livres de la "jurisprudence de raisonnement"

(183) des chi'ites imamites.

la méthode scientifique et critique en question contribue ainsi à la sauvegarde de l'authenticité et de la pureté de la législation, et à l'unité des musulmans en les incitant à s'éloigner du fanatisme, de l'ignorance et du sectarisme, étant donné que dans une méthode scientifique critique - qui se caractérise par l'objectivité et l'intégrité - il n'y a de place ni pour le fanatisme, ni pour le sectarisme. les imams d'ahl-ul-bayt rapporteurs du hadith du prophete

les imams d'ahl-ul-bayt n'étaient pas des mujtahid, ou de simples savants capables de déduire des statuts à partir du saint coran et de la sunnah.

ils rapportaient eux-mêmes la sunnah. c'est pourquoi ce qu'ils ont fait et dit est sunnah. la sunnah qu'ils rapportaient, ils la tenaient du prophète et se la transmettaient de père en fils.

ecoutons ce que dit l'imam al-Çâdiq à ce propos :

«je rapporte de mon père, lequel l'a rapporté de mon grand-père, lequel le rapportait de son père, lequel le rapportait de 'alî ibn abî tâlib, dont la parole est celle du messager d'allah, dont la parole est la parole d'allah -il est puissant et exalté.»

(184)

selon qutaybah, un jour un homme a posé à l'imam al-Çâdiq une question.

lorsque ce dernier eut répondu, l'homme lui dit : «a ton avis, si la question comportait ceci et cela, comment serait sa solution ?»

l'imam al-Çâdiq lui répondit :

«tout ce que je te dirais à ce propos émane du messager d'allah. nous ne sommes pas de ceux à qui l'on demande : "quel est votre avis personnel sur telle chose?"»

(185)

selon al-chaykh al-bahâ'î :

«tous les hadith que nous citons, à quelques rares exceptions près, remontent à nos douze imams, lesquels rapportent les faits et dires du prophète, car leur science est puisée à cette lumière.»

(186)

ainsi, les saints imams d'ahl-ul-bayt sont-ils devenus une source de hadith et de riwâyah, ainsi qu'une source d'explication des statuts de la chari'ah et d'éclaircissement de ce qui pourrait être ambigu dans ces statuts.

etant donné que leur vie bénie est un enchaînement de maillons homogènes et ininterrompus qui remontent jusqu'au prophète sans qu'aucun élément intrus ou étranger ait pu entamer leur cohérence, elle constitue une école et une expérience vivante dans laquelle l'islam est incarné, ses statuts sont appliqués et ses principes sauvegardés. ceci nous permet de nous assurer de la pureté de cette source et de l'authenticité de ce qu'elle nous fournit.

voici, ci-après, la liste des douze imams d'ahl-ul-bayt, qui constituent les maillons solides de cette chaîne de rapporteurs des hadith du prophète, chaîne qui s'étend sur onze générations successives de descendants directs :

1- l'imam 'alî ibn abî tâlib. il est né en l'an 30 après l'année de l'éléphant, et il est mort en martyr en l'an 40 de l'hégire.

2- l'imam al-hassan ibn 'alî. il est né en l'an 3 de l'hégire, et il est mort en martyr en l'an 50 de l'hégire.

3- l'imam al-hussayn ibn 'alî. il est né en l'an 4 de l'hégire, et il est mort en martyr en l'an 61 de l'hégire.

nous avons déjà fait connaissance avec cette constellation de trois imams, et appris en quelle haute estime les tiennent le saint coran et la sunnah. une position incomparable, qui en dit assez sur la pertinence de se fier à eux, de croire en eux et à ce qu'ils rapportent, puisque ce sont le saint coran et la sunnah qui nous le recommandent.

4- l'imam 'alî ibn al-hussayn (dit zayn al-'abidîn: l'ornement des adorateurs). né en 38 h. et mort en martyr en 95 h.

5- l'imam muhammad ibn 'alî al-bâqir. né en 57 h. et mort en martyr en 114 h.

6- l'imam ja'far ibn muhammad al-Çâdiq. on lui attribue la paternité de l'ecole juridique "jâ'farite". il est né en 83 h. et mort en martyr en 148 h.

ecoutons maintenant quelques témoignages de uléma à propos de ces trois imams d'ahl-ul-bayt, pour avoir une idée de leur savoir, de leur intégrité, et de la révérence dont ils faisaient l'objet.

selon al-chaykh al-mufîd, dans "al-irchâd", citant al-zohrî :

«je n'ai pas connu quelqu'un de cette famille -les ahl-ul-bayt- qui soit plus vertueux que l'imam 'alî ibn al-hussayn.»

(187)

selon sa'îd ibn al-musayyab, parlant de l'imam 'alî ibn al-hussayn :

«celui-ci est 'alî ibn al-hussayn ibn 'alî ibn abî tâlib. il est le maître des serviteurs.»

(188)

dans son livre "al-Çawâ'iq al-muhriqah", ibn hajar a décrit l'imam 'alî ibn al-hussayn de la façon suivante:

«c'est zayn al-'abidîn, qui est l'héritier de son père par son savoir, son ascétisme et son adoration.»

(189)

abû hâzim et sufyân ibn 'oyaynah disaient, chacun de son côté :

«je n'ai jamais vu un hâchimite

(190) qui soit meilleur que 'alî ibn al-hussayn ou plus faqîh que lui.»

(191)

il est superflu de multiplier ces témoignages, qui attestent tous la personnalité hors pair et rayonnante de ce saint imam, dont le savoir et la piété captivaient l'attention de tous ses contemporains, et qui attirait les savants et les uléma désireux d'apprendre sous sa direction le hadith, le fiqh, le tafsîr, la doctrine et toutes les sciences de la chari'ah.

en tout état de cause, au-delà des témoignages des uléma, la meilleure preuve, pour les musulmans, des mérites et des vertus de cet imam est le fait que son père, le martyr et le "maître de la jeunesse du paradis" -selon les propres termes du prophète- l'imam al-hussayn ibn 'alî, lui avait transmis l'imamat et la direction religieuse de la ummah, et confié la charge de rapporter fidèlement aux musulmans les enseignements de la chari'ah.

l'imam ja'far al-Çâdiq nous apprend comment s'est déroulée cette transmission de l'imamat, de l'imam al-hussayn ibn 'alî à son fils, l'imam 'alî ibn al-hussayn:

«lorsqu'al-hussayn s'est apprêté à marcher sur l'iraq, il a confié à umm salma les lettres et le testament, et celle-ci, umm salma, les a présentés à 'alî ibn al-hussayn après son retour [à médine].»

(192)

quant à son fils, muhammad ibn 'alî, surnommé "al-bâqir" en raison de l'étendue de son érudition, il était comme lui très célèbre parmi les musulmans pour sa piété, son ascétisme, sa science et son savoir. mieux, l'imam muhammad al-bâqir était prédestiné à l'érudition, puisque le prophète lui avait prédit une telle destinée quelques décennies avant sa naissance. en effet, le compagnon auguste, jâbir ibn 'abdullâh al-ançârî rapporte ce témoignage :

«le messager d'allah m'a dit : "tu vivras jusqu'à ce que tu rencontres un de mes descendants, de la branche d'al-hussayn. il s'appellera muhammad, et il pénétrera les sciences. lorsque tu le rencontreras, transmets-lui mes salutations."»

(193)(169)

la prédiction du messager d'allah ne se démentira pas. ce compagnon pieux rencontrera l'imam al-bâqir et lui transmettra les salutations du prophète.

ce témoignage prophétique suffit donc à nous faire connaître la position élevée de cet imam et à l'adopter comme une référence incontestable pour la connaissance du saint coran et de la sunnah, et une source sûre de transmission des hadith. en outre, on peut dire que la période de son imamat et de celui de son fils, ja'far al-Çâdiq, constitue la période la plus riche de l'histoire musulmane pour les sciences du hadith et des riwâyah, et en d'autres connaissances islamiques.

les savants, rapporteurs de hadith, mufassir et chercheurs en sciences islamiques de l'époque considéraient l'imam al-bâqir comme le sommet inégalable et une célébrité incomparable en la matière.

selon ibn al-'imâd al-hanbalî :

«abû ja'far muhammad al-bâqir était un des faqîh des médinois. on l'a surnommé "al-bâqir" (celui qui perce) car il a percé la science, c'est-à-dire qu'il y a opéré une ouverture profonde pour en connaître l'origine et y acquérir une érudition.»

(194)

'atâ', l'une des célébrités des "suivants"

(195), cité par ibn al-jawzî, disait :

«je n'ai jamais vu les uléma sembler aussi limités dans leur savoir que lorsqu'ils se trouvaient devant abî ja'far al-bâqir.»

(196)

quant à son fils, l'imam ja'far al-Çâdiq, il a laissé tellement de traces et compté tant d'adeptes parmi les grands uléma musulmans de sa génération et des générations suivantes, qu'il est difficile de brosser en quelques pages un portrait juste qui puisse refléter son immense savoir, et le crédit inestimable dont il jouissait auprès des chercheurs et des faqîh.

selon al-'allâmah al-mohaqqiq al-sayyed muhsin al-amîn :

«le mémorisateur ibn 'aqd al-zaydî a réuni dans son "livre des hommes" les noms de quatre mille rapporteurs de hadith dignes de foi qui ont cité ja'far ibn muhammad comme source de leur riwâyah. il a également donné les titres de leurs ouvrages.»

(197)

citant "kitâb al-hulyah" d'abî no'aym, ibn chahr achûb a rapporté le témoignage suivant :

«parmi les imams et les uléma célèbres qui avaient adopté comme source de hadith ja'far al-Çâdiq, figurent : mâlik ibn anas, chi'bah ibn al-hajjâj, sufyân al-thûrî, ibn jarîh, 'abdullâh ibn 'amr, rûh ibn al-qâçim, sufyân ibn 'oyaynah, sulayman ibn bilâl, ismâ'îl ibn ja'far, hâtam ibn ismâ'îl, 'abdul-'aziz ibn al-mukhtâr, wahâb ibn khâlid, ibrâhîm ibn tahân, etc. quant à muslim, il a rapporté de lui dans son "Çahîh", et a cité ses hadith comme arguments. l'ont également cité comme source de riwâyah : mâlik, al-châfi'î, al-hassan ibn Çâlih, abû ayyûb al-sijistânî, 'umar ibn dinâr, ahmad ibn hanbal. quant à anas ibn mâlik, il a dit de lui : - "aucun oeil n'a vu, ni aucune oreille n'a entendu, ni aucun coeur n'a senti une personne qui soit meilleure que ja'far al-Çâdiq dans la vertu, le savoir, la piété et la dévotion."»

al-chaykh al-chaltût, le chaykh d'al-azhar, a évoqué les mérites de l'imam al-Çâdiq dans son livre du même titre ("l'imam al-Çâdiq"), dans les termes suivants:

«nous avons enfin décidé, en comptant sur l'aide d'allah et sur son bon vouloir, d'écrire un livre sur l'imam ja'far al-Çâdiq. nous avons déjà écrit sur sept autres imams. nous n'avons pas retardé d'écrire sur cet imam parce qu'il serait inférieur au sept autres. au contraire, il a la priorité de devancier sur la plupart d'entre eux, et il a la vertu d'avoir rendu un grand service aux plus grands d'entre eux.

en effet, abû hanîfah se référait à lui lorsqu'il relatait des hadith, et le considérait comme étant le plus savant de tout le monde - toutes tendances confondues- et le plus érudit des faqîh. l'imam mâlik se rendait chez lui pour étudier et relater des hadith sous sa direction. il a donc eu le mérite d'être le professeur d'abî hanîfah et de mâlik. un tel mérite est en soi suffisant. donc, on ne pourrait le reculer pour une infériorité, ni donner la priorité de mérite à un autre sur lui. en plus de tout cela, il était le petit-fils de zayn al-'abidîn, lequel avait été le maître des gens de médine à son époque, par sa vertu, son honneur, sa religiosité et sa science, et comptait comme adeptes ibn chihâb al-zohrî et beaucoup d'autres suivants. il était aussi le fils de muhammad al-bâqir, lequel avait opéré une ouverture dans la science pour en atteindre le coeur. il fut ainsi un homme en qui allah -il est très haut- avait réuni l'honneur personnel et l'honneur ajouté par une noble ascendance, l'appartenance au clan hâchimite et à la descendance du prophète.»

(198)

'umar ibn al-miqdâd avait l'habitude de dire :

«il suffit de regarder ja'far ibn muhammad pour savoir qu'il a pour ascendance la dynastie des prophètes.»

(199)

le célèbre historien al-ya'qûbî l'a décrit ainsi :

«il était meilleur que tout le monde, et connaissait mieux que quiconque la religion d'allah. les hommes de science qui l'écoutaient, rapportaient ses dires en prenant soin de le citer dans ces termes : "le savant... nous a appris que..."»

(200)

après avoir cité les témoignages de quelques uléma et rapporteurs de hadith, attestant de la solidité et du crédit moral intouchable des trois imams précités, continuons à présenter les autres maillons de la chaîne bénie des saints imams d'ahl-ul-bayt.

7- l'imam mûsâ ibn ja'far al-kâdhim. il est né en 128 h. et est mort en martyr en 183 h.

8- l'imam 'alî ibn mûsâ al-redhâ. né en 148 h. et mort en martyr en 203 h.

9- l'imam muhammad ibn 'alî al-jawâd. né en 195 h. et mort en martyr en 220 h.

le premier de cette série de trois imams, mûsâ ibn ja'far, est le fils de l'imam ja'far al-Çâdiq. il a grandi dans le giron de son père, dont il a acquis le savoir, la piété et le noble caractère. son père lui-même a attesté, de son vivant, de sa grandeur, de sa position sublime et de son savoir digne de constituer une source inépuisable pour les uléma. en effet, l'imam ja'far al-Çâdiq a dit à l'un de ses compagnons, à propos de son fils :

«si tu demandais à mon fils que voici ce qu'il y a entre les deux couvertures du livre, il te répondrait exactement.»

(201)

les biographes musulmans l'ont décrit comme étant le véridique, l'adorateur appliqué, célèbre pour sa dévotion et sa piété, pour sa grandeur et son caractère sublime.

le mémorisateur al-râzî nous le présente dans son "encyclopédie des hommes", de la façon suivante :

«mûsâ

(202) fils de ja'far fils de muhammad fils de 'alî fils d'al-hussayn fils de 'alî fils d'abî tâlib a relaté des hadith qu'il tenait de son père ; et d'autre part son fils, 'alî

(203)fils de mûsâ, ainsi que son frère 'alî

(204) fils de ja'far ont relaté des hadith qu'ils tenaient de lui. 'abdur-rahmân a dit à son propos : "lorsqu'on a interrogé mon père à son sujet [de cet imam], je l'ai entendu répondre : "c'est un homme digne de confiance et véridique. il est l'un des imams des musulmans."»

(205)

muhammad ibn ahmad al-dhahabî a dit de lui :

«mûsâ était le plus généreux des sages, et l'un des serviteurs pieux d'allah.»

(206)

kamâl al-dîn muhammad ibn talhah al-châfi'î a écrit à propos de cet imam :

«c'est un imam de grande compétence et de grande importance. c'est un grand mujtahid versé sérieusement dans l'ijtihâd, célèbre pour sa piété, assidu dans l'obéissance [à allah], connu pour sa générosité. il passe la nuit en se prosternant et en se levant, et la journée en jeûnant et en offrant l'aumône. et c'est en raison de l'excès de son indulgence et de l'absence de réaction contre ceux qui l'agressaient qu'on l'a surnommé "al-kâdhim" [celui qui contient ses sentiments].»

(207)

selon mu'min al-chablanjî :

«mûsâ al-kâdhim, le meilleur adorateur et le plus savant de son temps.»

(208)

quant au fils de l'imam mûsâ, l'imam 'alî ibn mûsâ al-redhâ, il était l'égal de ses prédécesseurs et ascendants, dans la science, la piété et la perfection de caractère. il a succédé à son père à la direction religieuse et à la charge de l'imamat. il avait atteint un tel degré de gloire et une telle position auprès des musulmans que le calife abbasside, al-ma'mûn, l'a nommé héritier présomptif, en dépit de l'hostilité et du conflit qui prévalaient entre les 'alawites et les abbassides.

comme ses prédécesseurs, l'imam 'alî al-redhâ a fait l'objet des éloges des uléma, des faqîh et des philosophes dans leurs ouvrages.

selon al-wâqidî :

«il était digne de confiance. il promulguait des "fatwâ" [décrets juridico-religieux] dans la mosquée du messager d'allah alors qu'il avait à peine un peu plus de vingt ans. il faisait partie de la huitième génération de suivants

(209) médinois.»

(210)

al-hâfidh al-râzî a évoqué, dans son livre "al-jorh wal-ta'dîl", l'imam 'alî al-redhâ lorsqu'il parlait de son père l'imam mûsâ ibn ja'far :

«son fils 'alî ibn mûsâ se référait à lui lorsqu'il rapportait des hadith...»

mais le meilleur témoignage à son égard -et il est de loin le plus digne de foi, puisque venant d'une source des plus crédibles- émane de son père mûsâ ibn ja'far dont nous venons de découvrir les mérites scientifiques, la piété et la dévotion, et qui rappelait à ses autres fils les compétences de leur frère et les incitait à se référer à lui :

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