l'ecole d'ahl - ul - bayt: premiere des cinq ecoles

 

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«votre frère 'alî ibn mûsâ est un savant des ahl muhammad. questionnez-le donc sur votre religion, et apprenez par coeur ce qu'il vous dit.»

(211)

le troisième imam de ce groupe des ahl-ul-bayt, l'imam al-jawâd, ne diffère pas de ses prédécesseurs bénis et purifiés quant à son savoir, sa piété et sa crainte révérencielle.

ecoutons à ce propos le témoignage de sibt ibn al-jawzî :

«muhammad al-jawâd, c'est muhammad ibn 'alî ibn mûsâ ibn ja'far ibn muhammad ibn 'alî ibn al-hussayn ibn 'alî ibn abî tâlib. son surnom est abû 'abdullâh, et il en a un autre, abû ja'far. il est né en l'an 195 h. et décédé en 220. il était sur la même voie que son père en ce qui concerne la crainte révérencielle, la piété et la générosité.»

muhammad ibn 'ammar rapporte le témoignage suivant sur l'imam al-jawâd :

«j'étais assis chez 'alî ibn ja'far ibn muhammad

(212) à médine, où j'habitais depuis deux ans, pour enregistrer ce qu'il avait entendu de son frère -c'est-à-dire mûsâ ibn ja'far al-kâdhim-, lorsqu'abû ja'far muhammad ibn 'alî al-redhâ est entré dans la mosquée du messager d'allah et que 'alî ibn ja'far s'est levé précipitamment et sans chaussures pour baiser sa main et le glorifier. abû ja'far lui a dit alors :

"o oncle ! assieds-toi ! qu'allah t'entoure de sa miséricorde. - o mon maître ! comment pourrais-je me permettre de m'asseoir alors que tu es debout ?" répondit 'alî ibn ja'far. lorsque 'alî ibn ja'far eut regagné sa place, ses amis le blâmèrent et lui dirent : "comment ! tu es l'oncle de son père, et tu te conduis ainsi avec lui !" 'alî ibn ja'far leur dit : "taisez-vous ! si allah n'a pas voulu qualifier ce vieillard que je suis [à la dignité de l'imamat] et qu'il a choisi ce jeune homme et l'a désigné là où il se trouve, comment voulez-vous que je renie sa supériorité ? je me protège auprès d'allah contre ce que vous dites... je suis son serviteur."»

(213)

mahmûd ibn wâheb al-baghdâdî al-hanafî a écrit, le décrivant :

«muhammad al-jawâd ibn 'alî al-redhâ, surnommé abû ja'far (...) il était l'héritier de son père par son savoir et sa vertu, et il était le meilleur de ses frères en compétence et en perfection...»

(214)

les trois derniers membres de la chaîne de transmission d'ahl-ul-bayt sont :

10- l'imam 'alî ibn muhammad al-hâdî. il est né en 212 h. et est mort en martyr en 254 h.

11- l'imam al-hassan ibn 'alî al-'askarî. né en 232 h. et mort en martyr en 260 h.

12- l'imam muhammad ibn al-hassan al-mahdî. né en 255 h., et il est occulté selon les récits.

le premier de ces trois imams, l'imam 'alî al-hâdî, fils de l'imam muhammad al-jawâd, fait lui aussi, comme ses grands-pères, l'unanimité quant à ses grandes vertus, son savoir et sa piété. il avait pour surnom abû-l-hassan al-'askarî.

selon mu'min al-chablanjî :

«abû-l-hassan al-'askarî était l'héritier de son père en science et en générosité.»

(215)

selon 'abdul-hayy ibn al-'imâd al-hanbalî :

«abû-l-hassan 'alî fils de muhammad fils de 'alî al-redhâ fils d'al-kâdhim [mûsâ], fils de ja'far al-Çâdiq était un 'alawite

(216), hussaynite

(217), connu sous le surnom d'al-hâdî (...) c'était un faqîh, un imam et un adorateur appliqué.»

(218)

selon al-hâfidh 'imâd al-dîn abû-l-fidâ' ismâ'îl ibn 'umar ibn kathîr :

«quant à abû-l-hassan 'alî al-hâdî, il est le fils de muhammad al-jawâd, fils de 'alî al-redhâ, fils de mûsâ al-kâdhim, fils de ja'far al-Çâdiq, fils de muhammad al-bâqir, fils de 'alî zayn al-'abidîn, fils du martyr al-hussayn, fils de 'alî ibn abî tâlib. il est l'un des douze imams, et le père d'al-hassan ibn 'alî al-'askarî. c'était un adorateur ascète.

al-mutawakkil

(219) l'avait transféré à samarrâ' où il a résidé pendant vingt ans et quelques mois et où il est mort cette année-là [254 h.].»

(220)

yahyâ ibn harthamah, que le calife abbasside, al-mutawakkil, avait envoyé à médine pour amener l'imam à la ville de samarrâ', témoigne :

«je suis allé à médine. lorsque je suis entré, les gens de cette ville se sont agités d'une façon sans précédent et ont provoqué un grand remue-ménage car ils craignaient pour la vie de 'alî [al-hâdî], qui était leur bienfaiteur et qui ne quittait pas la mosquée et n'avait pas de penchant pour ce bas-monde. je me suis mis à les calmer en leur jurant que je n'avais pas pour mission de lui faire du mal et qu'il n'y avait rien à craindre pour lui. lorsque j'ai perquisitionné dans sa maison, je n'y ai trouvé que des copies du coran, des livres de supplications et des livres de sciences. ma considération pour lui n'a pu donc que grandir.»

(221)

le deuxième de ce groupe, le onzième imam d'ahl-ul-bayt, l'imam al-hassan al-'askarî, fils de l'imam 'alî al-hâdî, ne fait pas exception à la règle et jouit d'un crédit et d'une crédibilité aussi solides que ses prédécesseurs - en ce qui concerne son savoir, sa connaissance, sa piété et son combat sur le chemin d'allah- auprès des savants et des hagiographes.

selon chams al-dîn abû-l- mudhaffar yûsif ibn farâghly -petit-fils d'ibn al-jawziyyah :

«c'était un savant digne de confiance, et il rapportait des hadith en citant son père qui citait son grand-père.»

(222)

'alî ibn al-Çabbâgh al-mâlikî a dit de lui :

«les vertus léguées par notre maître abî muhammad al-'askarî montrent qu'il est le noble généreux et le fils du noble généreux. personne ne doute de son imamat, et personne ne le conteste. sachez que s'il y a un acte généreux à vendre, c'est toujours quelqu'un d'autre qui le vend, et c'est lui qui l'achète. il était incontestablement sans pareil en son temps, et avait des mérites qu'aucun autre ne pouvait lui disputer. il était le maître de son époque, et l'imam de ses contemporains. ses paroles sont judicieuses et ses actions louables...»

(223)

l'imam al-mahdî est le dernier des imams d'ahl-ul-bayt. aussi le prophète a-t-il mis un soin particulier à l'annoncer, de son vivant, à le mettre en évidence, à souligner ses qualités et le rôle de première importance qu'il devra jouer dans la vie de l'humanité. en effet, le messager d'allah a dit :

«les jours et les nuits ne prendront pas fin avant qu'allah n'envoie un homme de ma famille, dont le nom correspond au mien. il remplira la terre de justice et d'equité autant qu'elle aura été remplie d'injustice et d'iniquité.»

(224)

le prophète a dit également, d'après l'imam 'alî ibn abî tâlib :

«même s'il ne reste du temps qu'un seul jour, allah enverra un homme de ma famille qui la [la terre] remplira de justice autant qu'elle aura été remplie d'iniquité.»

ce dernier hadith est rapporté par abû dâwûd dans son "musnad". le même abû dâwûd, ainsi qu'al-tirmithî, l'ont relaté selon la version suivante, qu'ils ont attribuée à abî sa'îd al-khidrî, lequel a témoigné :

«j'ai entendu le messager d'allah dire :"al-mahdî est de moi. il aura le front dégagé, le nez aquilin. il plira la terre d'equité et de justice, comme elle aura été remplie d'iniquité et d'injustice."»

et abû dâwûd d'ajouter :

«il régnera pendant sept ans.»

et, commentant ce témoignage, il en a dit : «c'est un hadith établi et sain.»

(225)

les hadith rapportés par les traditionnistes des différentes ecoles juridiques musulmanes sont très nombreux. ils affirment tous que le nom d'al-mahdî est"muhammad", et qu'il est de la famille du prophète.

ils ont divergé seulement sur la détermination de son identité. en tout état de cause, pour une partie des musulmans, il est établi qu'il s'agit bien de l'imam muhammad fils d'al-hassan al-'askarî, fils de 'alî al-hâdî, fils de muhammad al-jawâd, fils de 'alî al-redhâ, fils de mûsâ al-kâdhim, fils de ja'far al-Çâdiq, fils de muhammad al-bâqir, fils de 'alî zayn al-'abidîn, fils du martyr al-hussayn, fils de 'alî ibn abî tâlib, et qu'il est né à la mi-cha'bân de l'an 255 h. à sarra man ra'â, qu'il est encore vivant par la décision d'allah, mais occulté, qu'il réapparaîtra -conformément au hadith précité- à un moment où la terre aura été remplie d'injustice et d'iniquité, afin d'y instaurer la justice et l'equité, et que, enfin, 'isâ (jésus fils de marie) priera derrière lui.

comme on a pu le remarquer à travers ce bref exposé sur la position élevée des imams d'ahl-ul-bayt, ceux-ci sont à l'origine du fiqh, du hadith, du tafsîr et des sciences de la doctrine et de la chari'ah.

puiser dans leur ecole et se référer à eux, c'est avoir la certitude de ne pas s'écarter des vrais enseignements du coran et de la sunnah, dont ils sont les gardiens les plus scrupuleux et les interprètes les plus compétents. l'unicitÉ "tawhid" dans l'ecole d'ahl-ul-bayt

«le premier pas vers la religion, c'est la connaissance d'allah ;

la perfection de cette connaissance, c'est croire en son unicité ; et la perfection de la croyance en son unicité, c'est lui être fidèle.»

(226)

«allah n'accepte pas un acte que l'on accomplit sans le connaître, ni un savoir sans action. car celui qui connaît, sa connaissance le conduit à l'action ; celui qui n'a pas d'action n'a donc pas de connaissance. la foi est faite de parties complémentaires.»

(227)

l'unicité (tawhîd) est le fondement de la compréhension et de la pensée en islam. elle est l'axe du savoir et de l'action. en un mot, elle est le point de départ et la base de la législation, des valeurs, de la morale et du mode de pensée.

le concept de "l'unicité" fait partie du fondement de la civilisation islamique, qui se distingue par sa couleur "unicitaire" :

«l'onction d'allah ! et qui peut donner meilleure onction qu'allah ? c'est lui que nous adorons.» (sourate al-baqarah, 2 : 138)

c'est l'onction "unicitaire" qui distingue la civilisation islamique des civilisations obscurantistes, et qui lui confère ses qualités missionnaires spécifiques. et c'est cette onction "unicitaire" qui assigne à la conduite et à la pensée du musulman un caractère distinctif.

le noble coran et la sunnah sont la source de la pensée et du mode de pensée doctrinal. ils nous ont expliqué clairement la doctrine de l'unicité, montré l'existence d'allah, défini ses qualités de perfection et démontré sa sainteté absolue. dès lors, les fondements et les racines de cette doctrine se sont parachevés, et les premiers musulmans y ont cru après l'avoir apprise du saint prophète et du coran.

l'islam s'est répandu, les conquêtes musulmanes se sont multipliées, des peuples et des nations de civilisations et de philosophies obscurantistes, appartenant à la perse, à l'inde, à la chine, etc. ont embrassé l'islam.

de même, des adeptes du christianisme et du judaïsme déviés, et des gens ayant subi l'influence de la philosophie et de la théologie chrétiennes et juives sont entrés en islam. en outre, des idées et des conceptions philosophiques grecques et autres ont été transposées en islam. il s'en est suivi que des controverses et des doutes se sont manifestés, et que des superstitions et des notions occidentales ont frayé un chemin dans la doctrine islamique à travers cette infiltration civilisationnelle destructrice. la doctrine "unicitaire" s'est trouvée ainsi troublée au sein de la catégorie des spécialistes de la doctrine et des différentes questions qui y ont trait, ainsi que de la philosophie et de ses différentes branches, tels le problème de la fatalité et du libre arbitre dans la conduite humaine, le problème de l'extrémisme et de l'incarnation, de l'interprétation de "l'ascension" et du "voyage nocturne". tout ceci a provoqué des brouilles dans les idées et a conduit à la naissance d'écoles juridiques, de groupuscules et de courants doctrinaux égarés et déviés de la doctrine "unicitaire". les imams d'ahl-ul-bayt, les uléma et les penseurs islamiques ont eu ainsi à s'engager dans une lutte de civilisation et de pensée très acharnée dont nous subissons encore de nos jours les traces évidentes -malgré la disparition de certains de ces groupuscules et courants égarés-, lutte qui a laissé des effets à la fois positifs et négatifs sur la pensée doctrinale, sur l'orientation de la pensée et du tafsîr des questions de la doctrine. dans cette lutte, les imams d'ahl-ul-bayt -en raison de la pureté de leur entendement, de la perfection de leur connaissance des sciences de la chari'ah, de leur savoir concernant allah, et de leur assimilation intégrale du livre d'allah et de la sunnah de son prophète- ont joué un rôle prépondérant dans la réfutation des soupçons, le rejet des équivoques, la dénonciation des courants égarés et déviés, et la défense du concept pur et originel de "l'unicité".

nous avons encore de nos jours, entre nos mains, les transcriptions des débats des imams d'ahl-ul-bayt, leurs hadith et leur tafsîr de versets qui traitent de "l'unicité", s'évertuent à dissiper les équivoques de la pensée, à indiquer la bonne voie vers une compréhension adéquate de l'islam authentique, à déjouer les tentatives de s'écarter de la signification réelle des versets et d'en interpréter les apparences au gré des caprices personnels et des préjugés de la pensée égarée et déviée, ou selon une compréhension incertaine et hésitante. leur méthode de compréhension du livre d'allah et leur connaissance d'allah ont permis la cristallisation de l'unité intellectuelle cohérente de la doctrine de l'unicité.

quiconque étudie les sciences de la doctrine de "l'unicité" et approfondit sa compréhension de l'unité de la structure doctrinale, ses branches et ses problèmes, conformément à la méthode de l'ecole d'ahl-ul-bayt et à sa vision, constatera que la structure doctrinale et civilisationnelle gravite, dans sa totalité, autour de la doctrine de "l'unicité", et que celle-ci repose sur "la démonstration de la perfection absolue d'allah, de son dépouillement de tout manque et de la négation de tout associé, de tout semblable, de tout équivalent et de tout opposé à lui."

l'imam 'alî a fixé les fondements de ce courant "unicitaire" lorsqu'il a déclaré :

«l'unicité [tawhîd] consiste à ne pas confondre quelqu'un avec allah, et la justice à ne pas l'accuser.»

(228)

dans un grand nombre de hadith, de débats et de déclarations, les imams d'ahl-ul-bayt se sont appliqués à établir le bien-fondé de la doctrine "unicitaire" et à réfuter les contestations et les doutes soulevés par les mubtilîn

(229) et les zanâdiqah

(230), tels qu'al-dîdhânî, ibn abî al'awjâ', ibn al-muqaffa', ainsi que par les athées, les ghulât

(231), les mujassemah

(232), les mufawwadhah

(233), les jabarites

(234)

, etc.

nous allons maintenant passer en revue une partie de ces principes "unicitaires", qui traduisent la doctrine du saint coran et dessinent les fondements de la science et de la pensée "unicitaires" dans toute leur pureté et toute leur originalité.

selon l'imam al-Çâdiq, l'imam 'alî ibn abî tâlib a dit : «connaissez allah par allah lui-même, le messager par le message, les tuteurs

(235)par la commanderie du bien, la justice et la bienfaisance...»

(236)

al-fath ibn yazid rapporte ce que l'imam 'alî ibn mûsâ al-redhâ lui a dit à propos de la connaissance d'allah :

«lorsque je lui ai demandé ce qu'est la moindre connaissance [qu'il faut avoir], il m'a répondu : "reconnaître qu'il n'y a de dieu que lui, qu'il n'a ni semblable ni pareil, qu'il a toujours existé, qu'il est immuable, existant, nécessaire et sans égal.''.»

(237)

lorsque nafî' ibn al-azraq a demandé à l'imam abû ja'far muhammad al-bâqir : «dis-moi quand allah a été ?», l'imam lui a répondu : «mais quand n'était-il pas pour que je t'informe de quand il était ? gloire à celui qui a toujours existé, et qui existe toujours. il est unique et impénétrable. il n'a ni compagne ni enfant.»

(238)

selon l'imam al-Çâdiq, un docteur a demandé à l'imam 'alî : «o commandeur des croyants ! quand ton seigneur a-t-il existé ?». l'imam 'alî lui a répondu : «malheur à toi ! on demande : "quand a-t-il existé" à propos de quelqu'un qui n'a pas toujours existé. mais quand il s'agit de quelqu'un qui existe depuis toujours, on ne demande pas "quand a-t-il existé", car il existait avant "l'avant" sans avant, et après "l'après" sans après. il n'a pas non plus une destination finale pour que son but soit terminé.» «es-tu donc un prophète ?» demanda le docteur.

«malheur à toi ! je ne suis qu'un des serviteurs du messager d'allah !»

(239)

l'imam al-bâqir a dit :

«evitez absolument de vous interroger sur allah ! mais si vous voulez connaître sa grandeur, regardez la grandeur de sa création.»

(240)

l'imam ja`afar al-Çâdiq a fait un jour la recommandation suivante à l'un de ses compagnons, muhammad al-Çâdiq :

«o muhammad ! les gens persistent à vouloir une explication rationnelle à tout, même lorsqu'ils parlent d'allah . lorsque vous entendez parler ainsi, dites : "il n'y a de dieu qu'allah l'unique, qui n'a pas de semblable."»

(241)

l'imam al-bâqir disait :

«parlez de tout sauf de l'essence divine.»

(242)

lorsqu'on demanda à l'imam 'alî : «où allah était-il avant de créer le ciel et la terre ?» il répondit : «"où" est un adverbe interrogatif de lieu. or allah a toujours existé, sans avoir besoin de lieu.»

(243)

on a également demandé à l'imam 'alî :

«o commandeur des croyants ! as-tu vu ton seigneur lorsque tu t'es mis à l'adorer ?» «malheur à toi ! je n'aurais pas adoré un seigneur si je ne l'avais pas vu !» rétorqua l'imam 'alî. «comment l'as-tu vu ?» insista son interlocuteur. «les yeux ne peuvent l'atteindre par la vue, mais les coeurs le voient à travers les vérités de la foi.»

(244)

muhammad ibn hakîm raconte :

«abû-l-hassan mûsâ ibn ja'far a écrit à mon père : "allah est trop transcendant, trop sublime et trop grand pour qu'on puisse atteindre sa substance. qualifiez-le donc par les attributs qu'il s'est donné, et abstenez-vous du reste."»

(245)

al-mufal-dhal raconte :

«lorsque j'ai demandé à abâ-l-hassan de m'expliquer l'attribut [d'allah], il m'a dit : "ne dépassez pas ce qui est écrit dans le coran."»

(246)

'abdur-rahmân ibn 'atik al-qaçîr raconte :

«lorsque j'ai écrit, sous la dictée de 'abdul malik ibn a'yan, à abî 'abdullâh al-Çâdiq : "il y a en iraq un groupe de gens qui décrivent allah par l'image et la forme. pourrais-tu donc -qu'allah te protège - m'exposer la doctrine juste de l'unicité [tawhîd] ?", il m'a répondu: "tu as -qu'allah te couvre de sa miséricorde- posé une question sur l'unicité [tawhîd] et ce qu'en ont dit ceux qui t'avaient précédé.

allah - qui n'a pas de semblable- le très-haut, celui qui entend et qui voit tout, est au-dessus de toutes les descriptions qu'en font les descripteurs et les anthropomorphistes qui dénigrent allah. sache donc -que la miséricorde d'allah soit sur toi- que la doctrine correcte de l'unicité [tawhîd] consiste en les attributs d'allah -le très-haut, le puissant- qui figurent dans le coran. renie donc toute fausseté attribuée à allah - il est très-haut - et tout anthropomorphisme. allah, l'immuable, est au-dessus des descriptions

(247). n'allez pas au-delà de ce qui figure dans le coran. autrement vous vous égareriez après avoir été éclairés."»

(248)

concernant l'unicité de l'essence divine et la négation de tout anthropomorphisme, hamzah ibn muhammad a écrit :

«lorsque j'ai demandé à abî-l-hassan al-kâdhim de me parler du "corps" et de l'"image" [d'allah], il m'a répondu : "gloire à celui auquel rien n'est semblable, et qui n'a ni corps ni image."»

(249)

ainsi, ce qui précède nous montre que l'unicité selon l'ecole des ahl-ul-bayt reflète avec exactitude l'esprit et la lettre du saint coran concernant ce concept. tout ce que les ahl-ul-bayt disent à propos de l'unicité est une paraphrase des versets coraniques. ils ont ainsi sauvegardé l'intégrité de la doctrine de l'unicité, et réfuté les faussetés, les équivoques et les erreurs dont souffrait la pensée islamique à cette phase de la vie de la ummah. de même, leurs déclarations et mises au point ont constitué une réplique tranchante aux ghulât

(250), aux mufawwadhah, aux mujassemah, et à ceux qui affirmaient qu'allah est dissous dans une partie de sa création ou qu'il est fusionné avec sa création. elles devront également suffire à clarifier la pensée de tous ceux qui sont tombés dans les brouillards en confondant la doctrine pure des ahl-ul-bayt avec les bêtises des ghulât et des mufawwadhah, etc. qui se sont injustement réclamés des ahl-ul-bayt et que ceux-ci ont justement combattus. ceci dit, une mise au point s'impose à ce propos : les diviseurs des rangs de la ummah, et ceux qui pêchent dans les eaux troubles, exploitent souvent la simplicité des musulmans non avertis pour les induire en erreur en les laissant croire perfidement que l'ecole d'ahl-ul-bayt -dont le trait le plus saillant est l'attachement aux enseignements purs du saint coran et de la sunnah - se confond avec les groupes et les groupuscules égarés (ghulât, mufawwadhah, etc.) qui se sont réclamés indûment des ahl-ul-bayt, lesquels les ont rejetés et ont rejeté leurs idées sans ménagements.


la justice divine et l'explication de la conduite humaine 

«allah témoigne, et avec lui ses anges et ceux qui sont doués d'intelligence : "il n'y a de dieu que lui ; lui qui maintient la justice... il n'y a de dieu que lui, le puissant, le sage !"» (sourate Âl 'imrân, 3 : 3)

la justice est l'une des qualités d'allah -il est très-haut. nous en trouvons les traces dans tous les domaines de l'existence. on peut constater la justice dans le monde de la création et de la genèse... dans le monde de la nature et de la création de l'homme, de l'animal et du végétal. de même, nous remarquons la justice dans la chari'ah et la loi divine :

«allah ordonne l'équité, la bienfaisance.» (sourate al-nahl, 16 :90)

de même, la justice d'allah s'incarne dans ses décrets et ses décisions relatifs à sa création, et dans les messages et les législations qu'il a promulgués. et cette justice divine prendra corps dans l'autre monde, le jour des comptes et de la récompense, le jour où celui qui faisait le bien sera récompensé pour son bienfait, et où celui qui faisait le mal sera sanctionné pour sa malfaisance.

«ton seigneur ne lèsera personne.» (sourate al-kahf, 18 : 49)

«un jour où chaque homme recevra le prix de ses actes.» (sourate al-baqarah, 2 : 281)

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