l'ecole d'ahl - ul - bayt: premiere des cinq ecoles

 

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(26), tantôt "al-qorbâ" (les proches parents), comme dans le verset d'al-mawaddah

(27). de nombreux autres versets ont été révélés à leur propos, versets que la tradition du prophète (Ç)

(28) avait expliqués à l'intention de la ummah, et que de nombreux exégètes et rapporteurs de hadith ont mentionnés dans leurs livres et encyclopédies.

2) la mention d'événements et de faits relatifs aux ahl-ul-bayt, et la révélation de nombreux versets faisant état de leurs vertus et de leur rang, les louant et appelant la ummah à eux dans leur ensemble, comme dans le verset de mubâhalah

(29) et le verset de it'âm

(30) dans la sourate al-dahr

(31), etc. ou individuellement, comme dans le verset d'al-wilâyah :

«vous n'avez pas de maître en dehors d'allah, de son prophète et de ceux qui font l'aumône tout en s'inclinant humblement.» (sourate al-mâ'idah, 5 : 55).

nous allons maintenant aborder avec plus de détails quelques-uns de ces versets - très nombreux - qui évoquent les ahl-ul-bayt, pour mettre en évidence leurs vertus.

le verset de tat-hîr (la purification)

«o vous, les gens de la maison! allah veut seulement éloigner de vous la souillure, et vous purifier totalement.» (sourate al-ahzâb, 33 : 33)

les interprétations et les récits concordent pour affirmer que les personnes visées par le terme "ahl-ul-bayt" sont les membres de la famille du prophète, à savoir 'alî, fâtimah, al-hassan et al-hussayn.

ainsi, il est rapporté, dans "al-dur al-manthûr", d'al-Çiyûtî :

«selon al-tabarânî, citant umm salma, le messager d'allah a dit à fâtimah : "amène-moi ton mari et tes deux fils." lorsqu'elle l'eut fait, le prophète les recouvrit d'un voile de fadak puis, posant la main sur eux, il dit : "o allah ! ils sont la famille de muhammad ! prie donc sur la famille de muhammad et bénis-la comme tu l'as fait pour la famille d'ibrâhîm. tu es en effet digne de louanges et de gloire."»

umm salma ajoute : «j'ai alors levé le voile pour entrer avec eux, mais le prophète l'a retiré de ma main en me disant : '"tu es bien, là où tu es."»

(32)

selon umm salma, l'épouse du prophète, un jour, alors que le saint prophète se trouvait chez elle, sur un lit lui appartenant, recouvert d'un voile khaybarite

(33), fâtimah apporta un récipient contenant un mets. le prophète lui dit: «appelle ton mari et tes deux enfants al-hassan et al-hussayn.» elle s'exécuta. pendant qu'ils mangeaient, il fut révélé au prophète :

«o vous les ahl-ul-bayt ! allah veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement.»

le prophète les couvrit alors de son voile, dont il sortit la main pour la lever vers le ciel en disant : «o allah ! ce sont les gens de ma maison et les miens ! eloigne donc d'eux la souillure et purifie-les totalement.» il répéta ces paroles trois fois.

et umm salma d'ajouter : «j'ai alors fait entrer ma tête sous le voile en disant : o messager d'allah ! suis-je aussi avec vous? - tu vas bien deux fois, me répondit-il.»

(34)

le messager d'allah continua d'expliquer à la ummah le sens de ce noble verset et à le lui faire assimiler afin qu'elle marche à sa lumière. il dit notamment : «ce verset a été révélé à propos de cinq personnes : moi-même, 'alî, fâtimah, al-hassan et al-hussayn. o vous les ahl-ul-bayt ! allah veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement.»

(35)

de même, l'interprétation de ce verset et la confirmation des noms qu'il désigne sont attribués à 'ayechah : «un jour, le prophète est sorti, revêtu d'un drap à poils noirs. lorsqu'al-hassan est venu, il l'a placé sous le drap ; puis al-hussayn est venu, et il l'a placé sous le drap ; ensuite fâtimah est venue, et il l'a placée sous le drap ; enfin 'alî est venu, et il l'a placé sous le drap. puis il a dit : "o ahl-ul-bayt ! allah veut éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement."»

(36)

selon un autre récit, le messager d'allah avait l'habitude de passer à la porte de la maison de fâtimah chaque fois qu'il sortait pour la prière de l'aube, et de dire: «a la prière ! o ahl-ul-bayt ! a la prière!.. allah veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement.»

ainsi, le saint coran met en évidence le rang élevé des ahl-ul-bayt, et insiste sur leur pureté et leur éloignement de la souillure, des péchés et des caprices de l'âme. leur conduite est donc un exemple à suivre. le saint coran ne les a présentés de la sorte que pour attirer l'attention de la ummah sur l'importance de leur rang et leur position exaltée, et pour lui recommander de les vre et de se référer à eux afin de bien comprendre la chari'ah, de déterminer ses statuts à travers leurs explications, et de recourir à eux en tant que critère lorsque des litiges apparaissent et que les avis divergent.

plusieurs versets du saint coran désignent clairement les ahl-ul-bayt comme des imams, des exemples à suivre par les musulmans après le prophète.

lorsque le prophète s'appliqua pendant plusieurs mois à s'arrêter, à l'aube, devant la porte de la maison de 'alî et de fâtimah pour les appeler à la prière, en les désignant sous l'appellation de "ahl-ul-bayt", il voulait à l'évidence faire connaître l'identité de ces ahl-ul-bayt, expliquer la signification exacte du verset d'al-tat-hîr, attirer l'attention de la ummah sur la place de choix qu'ils occupent, et lui signifier l'obligation de les aimer, de les soutenir et de leur obéir.

en effet, abû-l-hamrâ', cité par al-tabarî, témoigne: «pendant six mois, le messager d'allah s'arrêta au niveau de la porte de 'alî et de fâtimah, pour dire: "o ahl-ul-bayt ! allah veut éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement."»

(37)

selon al-fakhr al-râzî, dans "al-tafsîr al-kabîr", après la descente du verset coranique : «ordonne la prière à ta famille, et persévère toi-même dans la prière.» (sourate tâhâ, 20 : 132), le prophète allait chaque matin chez 'alî et fâtimah, et disait: "a la prière !" il le fit pendant plusieurs mois.

selon un récit rapporté par hammâd ibn salma, citant 'alî ibn zayd, citant anas : «le prophète passa dant six mois devant la porte de fâtimah chaque fois qu'il sortait pour prier, et il disait : "a la prière ! o ahl-ul-bayt ! allah veut éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement."»

(38)

ceci montre clairement l'attention soutenue du prophète pour cette maison bénie et sa volonté d'amener les musulmans à bien comprendre que les occupants de cette maison sont les siens, de qui allah a éloigné la souillure et qu'il a purifiés totalement, après qu'il lui a intimé cet ordre :

«ordonne la prière à ta famille, et persévère toi-même dans la prière.» (sourate tâhâ, 20 : 132)

il ressort clairement de ce verset : «o ahl-ul-bayt ! allah veut éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement.», qui s'adresse aux ahl-ul-bayt à la deuxième personne du pluriel, au masculin et non pas au féminin ('ankum = de vous) et yotahirrukum = vous purifier), que les personnes visées par ce verset sont les cinq dont les noms ont été cités plus haut, et non pas les épouses du prophète -comme l'ont cru certains exégètes. car s'il s'agissait effectivement des épouses du prophète, la parole d'allah se serait adressée à elles en employant le féminin: 'ankun-na = de vous [épouses du prophète], et yotahirkun-na = vous purifier [vous, les épouses du prophète].

ce verset trace une voie au contenu et à la signification larges, et attire notre attention sur des vérités essentielles dans la vie islamique, afin de nous éviter de tomber dans un problème de compréhension et de manquer les desseins véritables du livre d'allah, qui a voulu fonder la ummah sur la pureté et l'éloignement de la souillure et du vice, et qui a fait des ahl-ul-bayt l'axe et le phare de cette fondation. car aucun autre musulman n'a eu droit à une telle description dans le saint coran, et prophète ne s'est adressé à aucun autre musulman avec ce qualificatif, le qualificatif de la pureté absolue et de l'éloignement des péchés et des fautes.

le verset de mawaddah

«dis : "je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre amour envers les proches."» (sourate al-chûrâ, 42 : 23)

le messager d'allah a bien spécifié qui est désigné par ce verset béni, et qui sont ceux envers qui l'amour, l'obéissance et l'imitation sont obligatoires.

selon les exégètes, les rapporteurs de hadith et les biographes, les ''proches'' visés dans ce verset sont 'alî, fâtimah, al-hassan et al-hussayn.

ainsi, selon al-zamakh-charî, dans son "tafsîr al-kach-châf":

«... on raconte qu'une fois, les polythéistes s'étaient réunis et s'étaient dit les uns aux autres : "croyez-vous que muhammad soit interrogé sur le salaire qu'il touche...?" et alors fut révélé le verset:

«dis : "je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre amour envers les proches."»

(39)

et al-zamakh-charî d'ajouter:

«et on relate que lorsque ce verset a été révélé, on demanda au prophète: o messager d'allah ! qui sont tes proches que nous avons l'obligation d'aimer? - 'alî, fâtimah, et leurs fils, répondit le prophète.»

selon al-'allâmah

(40) al-bahrânî, citant "al-musnad" d'ahmad ibn hanbal, citant sa'îd ibn jubayr, ibn 'abbâs a dit :

«lorsque cette parole : "dis : "je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre amour envers les proches" a été révélée, on demanda : o messager d'allah ! qui sont tes proches que nous avons l'obligation d'aimer? - 'alî, fâtimah, et leurs fils, répondit le prophète.»

(41)

al-fakhr al-râzî a confirmé ce qui suit dans le ''tafsîr al-kabîr'', après avoir mentionné la parole d'al-zamakh-charî (l'auteur d'"al-kach-châf"), concernant la famille de muhammad:

«et moi je dis : la famille [Âle] de muhammad sont ceux dont le sort lui revient. car plus le sort de quelqu'un lui est totalement et solidement lié, plus on est de sa famille. or il ne fait pas de doute que les liens entre le messager d'allah et fâtimah, 'alî, al-hassan et al-hussayn sont des plus solides, et cela est prouvé par des témoignages concordants.

c'est donc eux qui sont obligatoirement la famille du prophète.»

de même, il y a eu controverse concernant le mot "Âle". les uns ont dit que "Âle" désigne les proches, les autres disent qu'il signifie la ummah du prophète. or, si nous considérons la première hypothèse

(42), il s'applique aux quatre personnes déjà citées, soient 'alî, fâtimah, al-hassan et al-hussayn ; et si nous retenons la seconde hypothèse, il s'applique également à eux. ainsi, dans tous les cas, les personnes précitées font partie des "Âle". mais y en a-t-il d'autres, qui soient désignées par ce terme? cela est controversé, et la controverse est alimentée aussi bien sur le plan des témoignages rapportés que sur celui du rationnel, comme nous l'avons toujours est-il que, selon l'auteur d'"al-kach-châf", lorsque ce verset fut révélé, on a demandé au prophète: «o messager d'allah ! qui sont tes proches que nous avons le devoir d'aimer ?» et le prophète a répondu : «'alî, fâtimah et leurs deux fils.»

il en ressort donc que ces quatre personnes sont les "proches" du prophète. ce lien étant établi, les quatre personnes en question ont droit à plus de révérence. la preuve en est :

1) la parole d'allah précitée : «... si ce n'est l'amour envers les proches.» "les proches" signifie ici, comme nous l'avons vu à travers des témoignages concordants, les quatre personnes déjà citées.

2) il ne fait pas de doute que le prophète aimait fâtimah, puisqu'il a dit :

«fâtimah est une partie de moi. celui qui lui fait du mal m'aura fait du mal.»

de même, des témoignages concordants prouvent que muhammad aimait 'alî, al-hassan et al-hussayn. et cela étant établi, toute la ummah a l'obligation de lui emboîter le pas et de les aimer, puisqu'allah dit :

«o prophète ! dis : "suivez-moi, si vous aimez allah ; allah vous aimera."» (sourate Âl 'imrân, 3 : 31)

«... suivez-le [le prophète] ! peut-être alors serez-vous dirigés.» (sourate al-a'râf, 7 : 158)

«... ceux qui s'opposent à son ordre [du prophète] doivent prendre garde...» (sourate al-nûr, 24 : 63)

«... vous avez, dans le messager d'allah, un bel exemple...» (sourate al-ahzâb, 33 : 21)

3) la prière pour les "Âle" a une importance de premier plan, c'est pourquoi une telle prière a été placée à la fin de la prière rituelle prescrite, laquelle se termine par les mots : «allâhumma Çalli 'alâ muhammadin wa Âle muhammad» (o allah ! prie sur muhammad et sur la famille (Âle) de muhammad). personne d'autre que les "Âle" n'a eu droit à une telle glorification. ainsi, l'amour

our les "Âle" de muhammad s'affirme comme une obligation. il est utile de rappeler ici ce qu'a professé l'imam al-châfi'î (r)

(43) :

«si l'amour pour les Âle muhammad est un "refus",

«que les thaqalayn

(44)attestent que je suis un "refusard"

(45)

(46)

selon al-tabarî, citant ibn 'abbâs :

«lorsque le verset : "dis : "je ne vous demande pour cela aucun salaire, si ce n'est votre amour pour les proches" a été révélé, on a demandé au prophète: "o messager d'allah ! qui sont tes proches qu'il nous est obligatoire d'aimer ?", et le prophète a répondu: "'alî, fâtimah, et leurs deux fils."» (rapporté par ahmad dans "al-manâqib"

(47).

ibn al-monthir, ibn abî hâtam, ibn marduwayh et al-tabarânî ont rapporté, dans "al-mu'jam al-kabîr", en citant ibn 'abbâs, exactement la même affirmation concernant les personnes visées par le verset.

(48)(24)

selon un récit sain (hadith Çahîh) sur al-hassan ibn 'alî, celui-ci fit un jour un prône dans lequel il déclara :

«je suis un des membres des ahl-ul-bayt, de qui l'amour est rendu obligatoire par allah à tout musulman, puisqu'allah a dit : "dis : "je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n'est votre amour envers les proches."»

dans le verset d'al-tat-hîr (la purification), allah a établi la purification des ahl-ul-bayt, et les a dépouillés de toute souillure. il a fait comprendre à la ummah, par l'établissement de cette purification, leur valeur et leur rôle missionnaire dans sa vie (de la ummah), et c'est pourquoi ils ont mérité l'amour et la fidélité qu'ordonne le saint coran dans ce verset. le saint coran n'entend pas, par cet amour, seulement le lien affectif et l'amour cordial -car l'amour et l'affection qui vivraient dans l'âme et la conscience, sans se traduire par des actes qui les incarneraient, c'est-à-dire sans suivre l'exemple des ahl-ul-bayt, marcher sur leurs traces, et se conformer à leur ecole et à leurs actes et paroles, n'auraient pas de valeur.

lorsque le saint coran prête la parole au prophète dans ce verset, en lui ordonnant d'informer sa communauté et tout le monde qu'il ne leur demande, en contrepartie du fait de lancer l'appel et de les orienter vers allah, que d'aimer ses proches, de leur rester fidèles et de suivre leur voie, il veut seulement sauvegarder la marche originelle de la ummah, et garantir sa ligne doctrinale et législative en s'orientant vers les ahl-bayt, conformément aux préceptes du coran.

sans la garantie de l'intégrité des ahl-ul-bayt, et de leur compétence pour guider la ummah vers le droit chemin, le saint coran n'aurait pas parlé d'eux en ces termes spécifiques, et il n'aurait pas ordonné au prophète de demander à la communauté musulmane l'amour envers les ahl-ul-bayt, comme compensation de sa mission.

ce texte coranique nous fait connaître la nécessité d'observer les enseignements des ahl-ul-bayt et de suivre leur exemple, en raison de leur pureté et de leur intégrité. le saint coran veut nous suggérer, par ce moyen, d'être rassurés lorsque nous nous attachons aux ahl-ul-bayt, que nous observons leur voie, et comprenons l'islam à leur façon, étant donné qu'ils constituent une voie dont la rectitude est garantie.

la masse de témoignages des "mufassir"

(49), des conteurs et des rapporteurs de hadith, mettant en évidence l'interprétation par le prophète de ce verset béni, interprétation que nous avons citée, n'a pu que susciter dans les coeurs des musulmans l'amour envers les ahl-ul-bayt, et l'a érigé en une vérité qui vit dans le for intérieur de tout musulman, s'incarne dans sa conduite, apparaît dans ses sentiments, et se détermine dans son attitude vis-à-vis des ahl-ul-bayt, de leurs amis et de leurs ennemis, de leur voie, de leur jurisprudence, de leur exégèse, de leur orientation, de leur explication de la doctrine et de la chari'ah, de leur programme d'action politique et de leur direction.

l'honneur particulier auquel ont eu droit les ahl-ul-bayt a donc une signification particulière, et constitue une indication précieuse sur laquelle les musulmans doivent méditer profondément afin d'être pleinement conscients de leurs devoirs envers eux.

le verset de mubâhalah

«si quelqu'un te contredit après ce que tu as reçu en fait de science, dis : "venez ! appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes: nous ferons alors une exécration réciproque en appelant la malédiction d'allah sur les menteurs."» (sourate Âle 'imrân, 3 : 61)

il s'agit d'un événement historique immortel, que les historiens et les mufassir ont relaté, et qui a mis en évidence l'immunité de la famille du prophète ('alî, fâtimah, al-hassan et al-hussayn) aux yeux d'allah, et sa place sublime dans la ummah.

cet événement, comme nous le rapportent les historiens et les exégètes, est la "mubâhalah". il a eu lieu lorsqu'une délégation

(50)(26) de chrétiens de najrân crut pouvoir discuter avec le prophète et tenter de le contredire.

alors, allah ordonna à son messager, dans ce verset, d'appeler 'alî, fâtimah, al-hassan et al-hussayn, et de se diriger avec eux vers la vallée, et de demander aux chrétiens de convoquer leurs fils et leurs femmes pour venir avec eux, afin de prier allah de faire descendre sa malédiction sur les menteurs d'entre les deux parties.

selon al-zamakh-charî, dans "al-kach-châf":

«lorsque le prophète les [les chrétiens] appela à l'invocation de l'exécration

(51), ils dirent : "attendez, que nous nous concertions."

puis, lorsqu'ils entreprirent leur concertation, ils demandèrent à leur vicaire : "o 'abdul maçih ! qu'en penses-tu ?" celui-ci répondit: "o assemblée des chrétiens ! muhammad est un prophète envoyé (...). par allah ! aucun peuple n'a jamais affronté un prophète dans une invocation d'exécration sans que périssent ses vieillards, et sans qu'il ne soit privé de ses enfants ! si vous le faites, vous périrez tous (...). préservez donc la paix avec cet homme, et rentrez chez vous." lorsque le prophète revint, en étreignant al-hussayn et en tenant la main d'al-hassan, laissant fâtimah marcher derrière lui, et 'alî derrière elle, et qu'il dit à ces derniers : "si j'invoque allah, dites : amîn !", l'archevêque de najrân s'écria : "o assemblée des chrétiens ! je vois des visages par lesquels si allah voulait déplacer une montagne, il le pourrait ! n'invoquez pas l'exécration d'allah, sinon vous périrez et aucun chrétien ne restera à la surface de la terre jusqu'au jour du jugement !" sur ce, les chrétiens dirent au prophète : "o abû-l-qâsim

(52)(28) ! nous avons décidé de ne pas te provoquer en invocation d'exécration, de t'approuver pour ta religion, et de rester fidèles à la nôtre." le prophète leur dit : "si vous refusez l'invocation de l'exécration, convertissez-vous donc à l'islam, et vous aurez les devoirs et les droits des musulmans." comme ils

refusaient son offre, il leur dit : "je vous combats donc !" ils répondirent : "nous ne pouvons pas combattre les arabes. mais nous concluons avec toi un traité de réconciliation en vertu duquel tu t'abstiendras de nous attaquer, de nous menacer et de nous détourner de notre religion, et nous t'offrons en contrepartie deux mille dalmatiques, mille au mois de Çafar, et mille autres au mois de rajab, ainsi que trente cuirasses ordinaires en fer." le prophète accepta l'offre de réconciliation et dit: "par celui qui tient mon âme entre ses mains! le dépérissement planait sur les gens de najrân. s'ils avaient invoqué l'anathème, ils auraient été transformés en singes et en porcs, et la vallée aurait éclaté en feu autour d'eux. allah aurait déraciné najrân ses habitants, et même les oiseaux juchés sur la cime des arbres.avant l'écoulement d'une année, tous les chrétiens auraient péri."»

poursuivant son interprétation du verset de mubâhalah, et l'exaltation de la position sublime des ahl-ul-bayt, en prenant le hadith de 'ayechah pour témoin, il écrit :

«si le prophète a fait passer leur invocation avant lui-même, c'est pour attirer l'attention sur leur position sublime, leur place proche [d'allah], et pour montrer qu'ils ont la primauté sur soi-même, et qu'on a le devoir de se sacrifier pour eux. il y a dans tout cela une preuve des plus solides de la vertu des gens du manteau (ahl al-kisâ')

(53). et une indication évidente de la véracité de la prédication du prophète, car personne parmi les amis de l'islam ou parmi ses détracteurs n'a prétendu qu'ils [les chrétiens de najrân] ont répondu positivement à l'invitation du prophète.»

(54)

l'événement met face à face le camp de la foi et celui du polythéisme. ceux qui représentaient le camp de la foi représentaient naturellement l'avant-garde de la bonne direction, le sommet de la ummah, le meilleur d'elle-même, et dont lque le coran a défié les ennemis de l'islam, et que ce sont leurs adversaires qu'il a traités de menteurs passibles de l'anathème et de la torture : «... en appelant la malédiction d'allah sur les menteurs.»

sans la garantie de leur intégrité et de leur véracité, allah ne leur aurait pas conféré un tel honneur, et le saint coran ne les aurait pas considérés comme tels.

al-fakhr al-râzî a noté, dans son "tafsîr al-kabîr" le même récit qu'avait relaté al-zamakh-charî. la concordance totale de leurs exégèses en ce qui concerne ce point est à cet égard significative. après avoir rapporté ce que al-zamakh-charî avait relaté, al-râzî commente :

«sachez que l'authenticité de ce récit fait l'unanimité des exégètes [mufassir] et des rapporteurs de hadith.»

(55)

al-'allâmah al-tabâtabâ'î, parlant de la signification de ce verset et affirmant que les personnes qu'il désigne -celles par lesquelles allah a défié ses ennemis- sont le messager d'allah, 'alî, fâtimah, al-hassan et al-hussayn, a écrit :

«les rapporteurs de hadith l'ont transmis et admis [ce fait] unanimement. les auteurs des recueils (jâmi') l'ont établi dans leurs recueils; parmi eux, citons muslim, dans son "Çahîh", al-tirmithî, etc. de même, les historiens l'ont confirmé.

puis les exégètes ont tenu unanimement à le citer et à le faire figurer dans leurs exégèses, sans aucune réserve ni objection. parmi eux, il y a de nombreux rapporteurs de hadith et d'historiens, comme al-tabarî, abû-l-fidâ', ibn kathîr, al-Çiyûtî et bien d'autres.»

il y a donc unanimité chez les exégètes pour préciser l'identité des ahl-ul-bayt, affirmer l'obligation de les aimer et souligner leur position sublime dans la ummah.

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